Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Bientôt deux sites pour garder la forme
Chacun des deux plateaux sportifs comprendra à la fois une aire de fitness de 100 m2 et une aire de street workout de 80 m2.
« Les agrès de fitness se veulent plus accessibles à un public varié, tandis que ceux du street workout s’adressent à des sportifs en bonne condition physique avec un niveau d’exigence athlétique plus poussé », confie Boris Gros, responsable du service jeunesse et sport de Poissy.
Les deux plateaux seront à ciel ouvert et clôturés tout en demeurant en accès libre permanent.
Sur l’aire de fitness, les pratiquants pourront s’entraîner individuellement sur différents agrès (barres fixes, step, abdominaux, travail des parties inférieures et supérieures du corps). « Cela ressemble aux équipements que l’on trouve dans les parcours de santé forestiers sauf qu’ils sont regroupés dans un même espace avec un seul amortissant. » L’aire de fitness pourra accueillir simultanément un maximum de 25 pratiquants.
Concernant le street workout, chaque aire pourra accueillir simultanément une dizaine de pratiquants. « Il y aura entre cinq et sept agrès (dont une échelle de singe, des barres parallèles, etc.) relativement grands pour permettre une pratique à plusieurs en même temps. »
L’aire de fitness aura une vocation pédagogique. « Nous allons afficher des conseils de pratique sur place et pour ceux qui ont un smartphone, ils pourront utiliser une appli spécifique à l’équipement. Un coach numérique les guidera et rythmera la pratique sur cette partie fitness. » Des animations seront par ailleurs organisées dans le cadre des ateliers sport santé pour les seniors ou du programme Poissy Bien être pour le personnel de la Ville.
Ses prouesses athlétiques font le buzz sur les réseaux sociaux. Yo (c’est sous ce pseudo que ce Pisciacais de 35 ans et 72 kg de muscles, installé dans le quartier Saint-exupéry, se fait connaître) est à la fois un artiste et un passionné de sport. « Jusqu’à l’âge de 14 - 15 ans, j’ai fait du foot au centre de formation de Metz et du PSG, puis j’ai arrêté pour faire un peu de free fight et surtout beaucoup de danse hip-hop. Sans le savoir, je faisais déjà du street workout : travailler avec tout ce qu’on a sous la main, en extérieur, et avec le poids du corps. C’était mon sport santé. C’est avec
Lassana, 23 ans est originaire du quartier Corneille à Poissy. Chauffeur-livreur, il s’entraîne physiquement le soir après 18 h au moins quatre fois par semaine. « J’ai commencé il y a trois ans, je me trouvais un peu sec par rapport aux anciens de Poissy qui faisaient du fitness en salle de sport. À l’époque je pesais 70 kg. » En s’inspirant de tutoriels vidéo sur Internet, notamment du Balrog’s team, l’association de street workout des Mureaux, Lassana gagne rapidement en musculature (il pèse aujourd’hui 85 kg pour 1,89m) « Je me suis aperçu que le corps en demandait toujours plus, c’est comme les réseaux sociaux qu’on a découvert ce nom. »
En 2011, sur l’île de Puteaux, il assiste en direct à une véritable démonstration par des précurseurs du street workout. « Comme tous les dimanches matin, je faisais mon entraînement. En les voyant, j’ai découvert qu’on pouvait faire plein de choses avec une simple barre : des véritables figures artistiques y compris au ralenti. Ils m’avaient dit que j’avais la force mais pas la technique. »
Depuis trois ans, Yo est devenu une sorte de référence à Poissy et alentour. « L’été quand je fais mon sport au une drogue. » L’installation prochaine d’un plateau homologué au complexe Marcel-cerdan tout près de son quartier est une bonne nouvelle : « Quand on s’entraîne, on doit commencer par le crossfit et compléter par la musculation. Jusqu’à présent, l’équipement qu’on avait à l’annexe Pascal, c’était pour de la musculation. »
Il va également pouvoir continuer à partager sa passion avec les jeunes du plateau de Beauregard. « Le samedi, j’organise des séances avec des jeunes de la place Corneille. Avec ce nouvel équipement, on va pouvoir passer à la vitesse supérieure! » parc de la Charmille ou en bas de chez moi sur l’aire de jeux des enfants, tout le monde me regarde. Je fais des pompes, quelques barres, j’ai des poids, des élastiques… Par la fenêtre, ils me voient et les jeunes viennent en courant en disant qu’ils veulent faire comme moi. »
Tous les jours, il pratique au moins une séance de 40 ou 90 minutes, entre ses deux jobs (le matin à l’usine PSA et le soir auprès des jeunes au centre Vanpoulle). Des groupes entiers se sont constitués autour de lui, y compris des filles. « Je ne donne pas de cours, je leur montre juste les mouvements, je partage mon kif. Ça reste de l’initiation. »
Avec des passionnés comme lui, il a constitué une équipe qu’il a baptisée Team Mouchoir City Sport, histoire aussi d’exorciser l’histoire controversée du quartier du Mouchoir, particulièrement sensible au sein de Saint-exupéry. « Aujourd’hui, j’ai des gens de différents quartiers qui font du sport ensemble ! »
Fin 2014, il attire l’attention de Karl Olive, le nouveau maire de Poissy. Il en profite pour lui souffler l’idée d’aménager un équipement adapté. « Il vient me voir et me dit : «c’est bien ce que tu fais !» et il me propose de travailler avec les jeunes de la ville. C’est ce que je fais depuis 2015. » Dans le quartier Saint-exupéry, perché sur son vélo, Yo s’est constitué tout un parcours d’entraînement, utilisant le mobilier urbain. Le plateau homologué à côté du stadium Laurisa-landre est appelé à devenir une des pièces maîtresses de son circuit.