Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La ville pleure Emmanuel Lamy

- Michel Seimando

Le maire de Saint-germain-en-laye, Emmanuel Lamy, s’est éteint mercredi 24 mai, une semaine après son hospitalis­ation. Retour sur un homme profondéme­nt saint-germanois.

Dans un message diffusé mercredi 24 mai à 19h30 sur le fil Facebook officiel, la Ville annonçait le décès d’emmanuel Lamy. Hospitalis­é une semaine auparavant, il se trouvait dans le coma depuis plusieurs jours, selon nos informatio­ns. Lundi, son entourage parlait d’ une « situation sérieuse » voire « préoccupan­te ». Originaire de Saint-germain-en-laye, Emmanuel Lamy venait d’avoir 69 ans, le 11 mai.

Emmanuel Lamy est le descendant d’une famille de médecins : son père, son grand-père et son arrière-grand-père étaient des généralist­es réputés à Saintgerma­in-en-laye. Sa mère était infirmière. Mais Emmanuel ne suivra pas cette carrière médicale ni cette tradition familiale.

Le jeune garçon va plutôt suivre des études classiques : secondaire­s d’abord au lycée de garçons Marcel-roby. Emmanuel Lamy sera diplômé de Sciences Po en 1969 avant d’entrer à L’ENA en 1972. A sa sortie de l’ecole nationale d’administra­tion - filière économique - il intègre la prestigieu­se direction du Budget.

Il prend la mairie au décès de Michel Péricard

C’est dans les années 70 qu’il se lance dans la politique. Il se tourne vers le Parti radical valoisien de Jean-jacques Servanschr­eiber. Il entre au bureau de Didier Bariani, secrétaire d’etat aux Affaires étrangères mais quitter ce parti en 1988, ne se sentant plus en phase avec lui.

De 1985 à 1990, il est chef du service des Affaires économique­s de l’outre-mer au sein du ministère des Finances.

Il entre à la télévision et devient directeur délégué de France 3 pendant deux ans.

En 1992, il entre au RPR et travaille au sein du cabinet d’alain Carignon, alors ministre de la Communicat­ion. Il retrouve Yves Galland, le ministre délégué aux Finances qu’il a connu au Parti radical.

En 1994, il travaille à Bercy. En 1977, il se présente aux municipale­s de Saint-germain-en-laye. C’est le maire de l’époque, Jean Chastang, qui le persuade d’y aller contre Michel Péricard. Ce dernier, finalement élu maire, l’intégrera sur sa liste en 1983 puis en 1989 et 1995. Dans cette dernière mandature, Emmanuel Lamy est alors deuxième adjoint aux affaires sociales. La disparitio­n soudaine de Michel Péricard en février 1999 le place sur la plus haute marche de la mairie. Etait-il le dauphin désigné par Michel Péricard avant sa mort ? Une chose est sûre, il est réélu en 2001. Mais il échoue un an plus tard aux législativ­es, face à Pierre Morange.

Réélu maire à chaque fois en 2008 et 2014, sans coup férir, Emmanuel Lamy va transforme­r la ville de Saint-germainen-laye et laisser sa trace. Fier de « son » nouveau quartier Pereire, il s’est battu pour « la Virgule », le tram train Express qui est en cours de constructi­on entre la piscine et le quartier Pereire, justement. Il va moderniser la commune en multiplian­t les rues piétonnes, renvoyant les véhicules dans des parkings souterrain­s ce qui ne va pas aller sans critiques. « Toutes les villes modernes ont leurs voitures en souterrain », aimait-il rappeler.

Emmanuel Lamy était à part au sein du monde politique des Yvelines. Il aimait rappeler qu’il n’était pas dans le moule. Il se serait bien vu élu à la région Ilede-france sur la liste de Valérie Pécresse, nous avait-il souflé un jour ou pourquoi pas sénateur.

La récente disparitio­n de son adjoint aux Sports Philippe Pivert l’avait ébranlé, c’était en août 2016. Sans parler de son père, Philippe Lamy, récemment décédé, le 22 février dans sa 97e année.

Un homme ancré dans sa ville Une suite de réélection­s

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