Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Des pistes pour mettre fin aux rodéos de quads

- Florian Dacheux

Samedi dernier, un café-débat était organisé par l’associatio­n Agir pour Carrières sur les solutions pour mettre un terme aux rodéos de quads, motocross et minimotos dans les rues de la commune.

L’équipe d’eddie Aït organise chaque samedi à « l’atelier », la permanence d’agir pour Carrières, une réunion sur des thèmes de la vie quotidienn­e.

Samedi dernier, un café-débat a eu lieu sur le phénomène des troubles causés par les rodéos de quads, motocross et minimotos dans les rues de Carrières. Tous sont excédés par « la divagation de ces engins pour la plupart non homologués dont les conducteur­s prennent la route et les espaces verts pour des pistes de course », notamment dans le quartier Saint-louis et le parc du Peuple de l’herbe.

Aménager un terrain spécifique ?

Parmi les propositio­ns de solutions apportées par les uns et les autres, tous attendent, entre autres, un renforceme­nt des moyens de la police et une campagne de sensibilis­ation et de prévention en faveur de la sécurité des riverains. La loi 2008-491 du 26 mai 2008 punit pourtant d’une contravent­ion de 5e classe les utilisateu­rs, les vendeurs ou loueurs de véhicules non-homologués. Mais selon certains habitants venus débattre, tout cela reste ambigu. En effet, la police n’interviend­rait pas car « ils n’ont pas le droit de les poursuivre » et faire du rodéo serait simplement « une infraction au code de la route ».

Pour éviter les phénomènes d’émeute, les habitants présents au café-débat proposent la présence d’éducateurs de rue et davantage de prévention spécialisé­e. Ils se disent même ouverts à l’aménagemen­t d’un terrain spécifique pour ce genre d’activités.

« Depuis quelques mois, les rues voient le nombre de véhicules de ce type proliférer. Le bruit assourdiss­ant occasionné par ces engins et le risque permanent d’accidents que leurs conducteur­s font courir aux habitants n’est pas acceptable », estime l’élu d’opposition Eddie Ait, qui a même alerté le ministre de l’intérieur Gérard Collomb sur la question, dans un courrier datant du 29 mai dernier. Mais, pour l’heure, même au sommet de l’état, on ne sait guère répondre. L’assemblée nationale a adopté le 15 juin 2016 une propositio­n de loi afin d’aller plus loin dans la lutte contre les dérives des usagers de ces véhicules.

En attendant, le Sénat ne l’a toujours pas examinée et Eddie Aït promet du même coup une rencontre en juillet avec Gérard Larcher pour évoquer cette loi au point mort.

« Il faut durcir la législatio­n »

Joint au téléphone, le maire Christophe Delrieu précise, pour sa part, que « depuis le mois de janvier, nous avons saisi treize véhicules de ce genre. Ils sont mis en fourrière puis le conducteur et le propriétai­re du véhicule sont verbalisés » Il ajoute : « Le problème est législatif car les véhicules sont rendus aux propriétai­res de manière beaucoup trop rapide. Il faut durcir la législatio­n pour ces infraction­s commises par des véhicules motorisés sur des espaces piétons. Aujourd’hui, on ne peut pas continuer à redonner le véhicule à celui qui récidive. Il y a une petite bande de jeunes qu’on est train d’identifier. La plupart mettent un masque pour conduire ces motos. Ensuite, le positionne­ment de la police municipale est difficile car ils savent qu’ils prennent un double risque, d’une part d’un accident majeur et dans le cas où il se passerait quelque chose ils risqueraie­nt eux-mêmes d’être condamnés. » Le maire se dit ouvert à la discussion sur le sujet.

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