Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La Ville justifie la hausse des taux d’imposition
Jeudi 1er juin, à la salle des fêtes, s’est déroulée la dernière réunion publique sur le budget de la Ville. Une cinquantaine de personnes était présente dont des représentants des partis de l’opposition.
Le sujet était sensible puisqu’il fallait expliquer aux Conflanais les raisons qui amènent la municipalité à relever les taux d’imposition locaux de 13 %. Une hausse qui fait suite à celle de 2016 de 8 %.
« Les paramètres reconnus d’une bonne gestion municipale sont : 10 % pour la capacité d’autofinancement et 12 ans maximum, la capacité de désendettement, a rappelé Jean-michel Cecconi, adjoint aux finances. Or, à la fin de 2016, et grâce à la hausse des impôts réalisée, nous avons pu maintenir ces ratios à 7 % et 14 mois, niveaux tout justes supportables. Malheureusement, la projection sur 2017, sans action aucune, porte à 0 % la capacité d’autofinancement et 469 ans le désendettement, sans limite pour les années futures. »
Perte de 4,2 millions d’euros en 2017
Trois raisons amènent à cette situation catastrophique : la baisse des dotations de l’état et du Département ainsi que la gestion des emprunts toxiques (Swap). La Ville n’a pas pu bénéficier des fonds de soutien et le contrat Natixis sur la gestion des emprunts ne peut être remis en cause. Ainsi, en 2017 la Ville perdra 4,2 millions d’euros. Une hausse de 20 % supplémentaires des taux d’imposition serait nécessaire pour seulement combler ces pertes.
« La commune a trop de dépenses structurelles, poursuit l’élu. Par la seule hausse mécanique des dépenses de fonctionnement dont 63 % sont représentées par des frais de personnel, nous creusons une perte qui, tous les 3 ans, conduit à relever les impôts de manière drastique. Ce n’est pas supportable et nous devons nous engager à réduire coûte que coûte ces dépenses. »
Des mesures ont déjà été prises comme la réduction des subventions aux associations ou celle du nombre d’agents territoriaux dans les écoles maternelles (Atsem). D’autres vont venir comme la fermeture du Ciné. Ville qui présente une moyenne jugée insuffisante de cinq spectateurs par séance.
Parmi l’assistance, de nombreuses idées ont été émises comme renforcer le tissu d’entreprises ou densifier la population.
Les Conflanais, sur une base locative moyenne de 5 000 €, paieront 200 € de plus d’impôts (taxe d’habitation et taxe foncière) en 2017.
« Nous n’avons plus le choix, a affirmé le maire, Laurent Brosse. Nous devons faire des économies substantielles. À la fin de cette année, je présenterai un train de mesures allant dans ce sens. C’est notre responsabilité d’élus ». Eddie Aït, conseiller municipal d’opposition : « Le retour à la semaine de quatre jours répond aux demandes des familles et de la communauté éducative carriéroises exprimées lors de la concertation relative à l’aménagement de la semaine scolaire. Je partage évidemment l’ambition affichée par la municipalité d’aller vers son rétablissement. Néanmoins, je crois qu’il faut entendre l’avis des syndicats et du CSE qui pointent les difficultés d’un tel changement à seulement trois mois de la rentrée scolaire. J’appelle Christophe Delrieu à tout faire pour que, quelle que soit la formule retenue, la rentrée scolaire se passe de manière optimale pour les enfants, les enseignants et les parents d’élèves. Je souhaite qu’une réunion regroupant les élus de la majorité et de l’opposition ainsi que tous les acteurs concernés soit organisée afin d’anticiper au mieux ces changements. »