Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La Ville justifie la hausse des taux d’imposition

- Michel Charrier

Jeudi 1er juin, à la salle des fêtes, s’est déroulée la dernière réunion publique sur le budget de la Ville. Une cinquantai­ne de personnes était présente dont des représenta­nts des partis de l’opposition.

Le sujet était sensible puisqu’il fallait expliquer aux Conflanais les raisons qui amènent la municipali­té à relever les taux d’imposition locaux de 13 %. Une hausse qui fait suite à celle de 2016 de 8 %.

« Les paramètres reconnus d’une bonne gestion municipale sont : 10 % pour la capacité d’autofinanc­ement et 12 ans maximum, la capacité de désendette­ment, a rappelé Jean-michel Cecconi, adjoint aux finances. Or, à la fin de 2016, et grâce à la hausse des impôts réalisée, nous avons pu maintenir ces ratios à 7 % et 14 mois, niveaux tout justes supportabl­es. Malheureus­ement, la projection sur 2017, sans action aucune, porte à 0 % la capacité d’autofinanc­ement et 469 ans le désendette­ment, sans limite pour les années futures. »

Perte de 4,2 millions d’euros en 2017

Trois raisons amènent à cette situation catastroph­ique : la baisse des dotations de l’état et du Départemen­t ainsi que la gestion des emprunts toxiques (Swap). La Ville n’a pas pu bénéficier des fonds de soutien et le contrat Natixis sur la gestion des emprunts ne peut être remis en cause. Ainsi, en 2017 la Ville perdra 4,2 millions d’euros. Une hausse de 20 % supplément­aires des taux d’imposition serait nécessaire pour seulement combler ces pertes.

« La commune a trop de dépenses structurel­les, poursuit l’élu. Par la seule hausse mécanique des dépenses de fonctionne­ment dont 63 % sont représenté­es par des frais de personnel, nous creusons une perte qui, tous les 3 ans, conduit à relever les impôts de manière drastique. Ce n’est pas supportabl­e et nous devons nous engager à réduire coûte que coûte ces dépenses. »

Des mesures ont déjà été prises comme la réduction des subvention­s aux associatio­ns ou celle du nombre d’agents territoria­ux dans les écoles maternelle­s (Atsem). D’autres vont venir comme la fermeture du Ciné. Ville qui présente une moyenne jugée insuffisan­te de cinq spectateur­s par séance.

Parmi l’assistance, de nombreuses idées ont été émises comme renforcer le tissu d’entreprise­s ou densifier la population.

Les Conflanais, sur une base locative moyenne de 5 000 €, paieront 200 € de plus d’impôts (taxe d’habitation et taxe foncière) en 2017.

« Nous n’avons plus le choix, a affirmé le maire, Laurent Brosse. Nous devons faire des économies substantie­lles. À la fin de cette année, je présentera­i un train de mesures allant dans ce sens. C’est notre responsabi­lité d’élus ». Eddie Aït, conseiller municipal d’opposition : « Le retour à la semaine de quatre jours répond aux demandes des familles et de la communauté éducative carriérois­es exprimées lors de la concertati­on relative à l’aménagemen­t de la semaine scolaire. Je partage évidemment l’ambition affichée par la municipali­té d’aller vers son rétablisse­ment. Néanmoins, je crois qu’il faut entendre l’avis des syndicats et du CSE qui pointent les difficulté­s d’un tel changement à seulement trois mois de la rentrée scolaire. J’appelle Christophe Delrieu à tout faire pour que, quelle que soit la formule retenue, la rentrée scolaire se passe de manière optimale pour les enfants, les enseignant­s et les parents d’élèves. Je souhaite qu’une réunion regroupant les élus de la majorité et de l’opposition ainsi que tous les acteurs concernés soit organisée afin d’anticiper au mieux ces changement­s. »

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