Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’état demande la construction de 451 nouveaux logements sociaux !
Dans le cadre de l’application stricte de la loi ALUR, l’état exige la construction de 451 nouveaux logements sociaux d’ici 2019.
On le sait, la loi ALUR, ou loi Duflot (2014), a considérablement durci le cadre de la loi SRU (2000). Chacune des communes françaises est désormais dans l’obligation d’avoir 25 % (contre 20 % auparavant) de logements sociaux d’ici 2025.
En la matière, Maisons-laffitte est de longue date carencée et a été régulièrement pointée du doigt par les autorités. Le non-respect de la loi expose d’ailleurs la municipalité à des sanctions pécuniaires fortes, « près de 400 000 euros par an pour Maisons-laffitte » souligne Jacques Myard. Un dispositif que l’élu qualifie depuis toujours de « racket et de diktat ». « C’est l’idéologie poussée à l’extrême. Comme disait Mitterand, c’est la force injuste de la loi ! »
En octobre dernier, alors que s’ouvrait l’enquête publique sur le projet de plan local d’urbanisme, le préfet des Yvelines, Serge Morvan, avait déjà émis un avis défavorable. Il remarquait que le calendrier ne prévoyait « d’atteindre qu’environ 15 % à l’échéance 2030 » et que le PLU tablait sur la construction de 80 logements sociaux par an là où la loi « Grand Paris 2010 » en attend 125.
Le préfet vient d’annoncer à Jacques Myard que, sur la période triennale 2017-2019, 451 nouveaux logements sociaux doivent voir le jour sur le territoire mansonnien. « En pleine campagne électorale, comme par hasard, ce qui est scandaleux », a commenté Jacques Myard dans un communiqué publié en début de semaine passée. « Ce n’est pas Serge Morvan que j’attaque directement. Il répond à l’évidence à des instructions du gouvernement.»
« Il ne s’agit pas de refuser de construire des logements sociaux dès lors qu’ils s’inscrivent dans le contexte urbain sans créer de ghettos et qu’il existe des terrains disponibles, poursuit le député-maire. Nous l’avons d’ailleurs prouvé à Maisons-laffitte en réalisant des opérations à échelle humaine parfaitement intégrées et cela malgré des coûts importants en raison de la rareté et la cherté des terrains. »
Sur la période triennale 2011-2013, 150 logements sociaux ont ainsi été construits. « Soit 89 % de nos obligations, qui étaient de 168 nouveaux logements », cadre Jacques Myard. Entre 2014 et 2016, l’objectif a été rempli à 36 % (136 constructions sur les 372 imposées). « La nouvelle obligation de 451 logements pour la période 20172019 est rigoureusement impossible à réaliser en raison de l’absence de terrains, de la très grande cherté du foncier, qui rend les opérations très onéreuses, et du caractère protégé du patrimoine de la ville, tonne Jacques Myard. Pour atteindre cet objectif, il conviendrait de raser des hectares de la zone pavillonnaire, ce qui est inadmissible ! »
« Un racket et un diktat » Le PLU ne prévoit que 15 % en 2030
« Il existe des centaines de milliers de logements sociaux vacants en province, enchaîne le maire mansonnien. Bétonner la région parisienne n’est pas la réponse aux problèmes de logements. C’est à coup sûr son asphyxie, en raison des transports publics insuffisants ! Il faut retrouver l’aménagement du territoire et aider les entreprises à s’installer dans ces villes de province sinistrées économiquement. C’est possible, un ex-ministre socialiste me l’a confirmé en privé, mais la volonté est absente. Ne laissons pas massacrer l’urbanisme de nos villes ! Ne laissons pas ruiner notre cadre de vie ! »