Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Bisbilles autour d’un projet de ferme solaire
Dans un courrier adressé peu avant les fêtes à Philippe Tautou, président de la communauté urbaine GPS & O, Joël Mancel, maire de Triel-sur-seine, proteste vivement contre « l’abandon du projet de ferme photovoltaïque » dans la plaine de Triel, sur le site de l’ancienne décharge.
Il a notamment demandé à Philippe Tautou et au préfet des Yvelines l’arrêt immédiat des opérations de remblaiement. « Je n’ai eu aucun échange à ce sujet avec le président Tautou. C’est un sujet que je connais particulièrement bien pour l’avoir étudié pendant de nombreuses années, en tant que maire de Triel et vice-président de la CA2RS », explique Joël Mancel. Ce dernier réfute également les propos tenus par Philippe Tautou le 15 décembre dernier dans les colonnes du Parisien, relatant « une vague de contestation lors de la présentation du projet ». Selon lui, « les protestations portaient sur le volume et la qualité des remblais et non sur l’implantation d’une ferme photovoltaïque, projet que je défends depuis toujours ».
Un manque de stabilité du sol
Du côté de GPS & O on répond qu’il ne s’agit pas d’un abandon. « Le projet s’est éteint de lui-même il y a plusieurs années, commente Jean-marie Ripart, délégué au développement économique. L’opérateur de l’époque, la société Alterrya, a arrêté son investissement pour plusieurs raisons. À l’époque, il y avait un contrat intéressant d’achat d’électricité verte issue du photovoltaïque. C’est ce qui a permis de développer ce projet. Depuis les conditions ont largement changé en France. »
Dans ce dossier, tout semble donc au point mort. « En 2009, le projet porté par la société Alterrya avait mis en évidence un manque de portance sur le site, qu’il fallait combler par un apport de remblais, concède Joël Mancel. Participant aux décisions préfectorales à travers le CODERST sur la quantité des matériaux, j’ai demandé à réduire de moitié la hauteur des remblais, passant de 4 m à 2 m sur les 70 ha, en diminuant ainsi le volume. J’ai également interpellé la commission sur la qualité des matériaux de remblaiement et exigé un contrôle périodique par des membres de la société civile. Hélas, cette commission de suivi ne s’est réunie que deux fois en cinq ans. »
Après la visite d’une ferme solaire près de Kaiserlautern en Allemagne, alors qu’une entreprise allemande était intéressée par le projet, celui-ci a finalement été réduit de moitié, passant
Le projet de ferme photovoltaïque à Trielsur-seine semble être au point mort, pourtant les travaux de remblaiement du site se poursuivent. Le maire demande leur arrêt.
de 55 ha à 25 ha. Puis un nouveau prestataire asiatique est entré dans la danse, puis plus rien. Ainsi, pour Joël Mancel, « s’il n’y a plus de projet de ferme solaire, il n’est donc plus nécessaire de continuer le remblaiement. »
Pourtant toujours favorable à l’implantation d’une ferme photovoltaïque à cet endroit, ce dernier a demandé au préfet des Yvelines de procéder à l’arrêt immédiat des apports de matériaux sur le site. Il souhaiterait également connaître davantage les intentions de GPS & O. « Aujourd’hui, si un investisseur en parc solaire se montre intéressé, la communauté urbaine accompagnera volontiers un projet sur le secteur », répond Jean-marie Ripart.