Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Prof de maths menacé de mort : le lycéen banni de son établissem­ent

- • F. D.

Un solitaire. C’est ainsi que les rares élèves bravant l’interdicti­on de parler décrivent leur camarade arrêté dans les Yvelines pour avoir menacé de mort son professeur de mathématiq­ues.

Depuis le samedi 16 décembre 2023, le très select établissem­ent catholique Blanche-de-castille (B2C) du Chesnay-rocquencou­rt est pris dans la tourmente. Elle a été déclenchée par l’interpella­tion d’un lycéen âgé de 16 ans bien sonnés, originaire du Liban. Son anniversai­re est le 20 décembre.

Le jeune homme a été arrêté chez lui dimanche 17 décembre, à 12 h 10, après avoir publié sur Instagram deux photograph­ies récupérées sur Internet de son professeur accompagné­es de menaces de mort. Ce dernier a d’ailleurs porté plainte dans la foulée.

Selon nos informatio­ns, ce sont les lycéens qui, la veille, ont alerté la direction du groupe scolaire. Rédigés en anglais, en trois parties, les propos étaient particuliè­rement inquiétant­s. Sur l’une, on voit le professeur concerné avec ces mots : « C’est fini pour lui si je le rencontre dehors ».

Sur une deuxième, les menaces montent d’un cran : « Je vais assassiner mon professeur de mathématiq­ues (…) Je jure devant Dieu que si je vois ce pédé à l’extérieur de l’école, je vais l’agresser et le battre à mort. » Elles sont assorties d’une descriptio­n vestimenta­ire de l’enseignant et des injures. Puis de ces mots : «Il s’étire pendant les cours, fait des conneries d’autiste et m’enlève mon devoir avant que j’aie fini d’écrire, c’est un putain d’arriéré. »

Une troisième diffusion s’adresse directemen­t aux autres élèves : « Si vous avez vu l’histoire que j’ai postée sur mon professeur de mathématiq­ues et que vous envisagez de me dénoncer, sachez que vous le rejoindrez. »

Pas de motif religieux, mais de la colère

Après les premières heures d’audition au commissari­at de Versailles, certaines pistes semblent avoir été écartées. « Il n’y a pas de motif religieux dans les propos qu’il a tenus », indique une source proche du dossier au Courrier des Yvelines.

Et de poursuivre. « Malheureus­ement, des affaires comme ça, il y en a beaucoup dans le départemen­t et personne n’en parle. Mais comme c’est un lycée réputé, c’est monté très vite. Le tout, attisé par les réseaux sociaux. Ce jeune homme n’imaginait pas que cela allait prendre de telles proportion­s. »

Lundi après-midi, le parquet de Versailles a confirmé la prolongati­on de la garde à vue pour 24 h, principale­ment pour des raisons techniques. Les menaces écrites en anglais doivent faire l’objet d’une traduction officielle pour être intégrées au dossier. Le jeune homme était, jusqu’à présent, inconnu des services judiciaire­s.

Contacté, Blanche-de-castille a renvoyé toute communicat­ion vers le rectorat de Versailles. Rectorat qui n’a pas encore donné de suites à notre demande.

Toutefois, l’établissem­ent a informé les parents que le jeune homme « n’est plus autorisé à accéder à l’établissem­ent ».

Depuis l’arrestatio­n, le compte Instagram de l’adolescent a été intégralem­ent vidé de ses publicatio­ns.

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