Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Ça a chauffé au conseil municipal
Suspecté de harcèlement moral, de violences volontaires, d’agression sexuelle et de séquestration, le maire s’est vu reprocher de rester en fonction par des opposants.
Il y a eu du rififi lors du dernier conseil municipal.
Avant même le début de la séance, un habitant de Conflans, militant écologiste, a sorti une pancarte sur laquelle était inscrit : « Brosse démission. Harcèlement moral, violences volontaires, agression sexuelle et séquestration. Le 20 octobre 2023, le maire (Laurent Brosse) a été reconnu coupable ». Des faits pour lesquels l’édile (Dvd) a été condamné en première instance à une peine de 12 mois de prison avec sursis, assortie d’une inéligibilité de 5 ans par le tribunal de Versailles. L’élu et son avocate ont fait appel.
Pancarte confisquée
« La Police m’a demandé de sortir de la salle, avant de me confisquer la pancarte ! Cela troublerait l’ordre public... », explique le Conflanais, qui dénonce « un déni de démocratie ». Il a finalement pu revenir s’asseoir parmi le public du conseil municipal.
L’autre incident concerne le rejet d’un voeu du conseiller municipal Hippolyte Djizannedjakeunn (sans étiquette), à propose de la démission du maire. « Quels éléments lui avezvous donnés pour justifier cette décision ? », a interrogé Gaël Callonnec, le président du groupe Dvg Ici Conflans. « Ce n’est pas conforme à la jurisprudence en vigueur. Je n’ai pas plus d’éléments à vous donner » , a répondu le premier magistrat de Conflans.
Voeu « pas conforme »
« La position du maire exigerait à minima une mise en retrait de l’exercice de sa fonction pour que la ville soit gérée avec sérénité le temps de la procédure de peine », a ajouté Gaël Callonnec. « Je suis là aujourd’hui. Je serai là jusqu’à l’aboutissement de la procédure d’appel », a rétorqué Laurent Brosse.
« Le conseil municipal n’a pas vocation à commenter une procédure judiciaire en cours et un tel débat n’a pas sa place dans cette enceinte. D’autre part, nous tenons à souligner le fait que toutes les femmes de la majorité soutiennent Laurent Brosse, et plus largement toute sa majorité », est ensuite intervenue Morgane Léonard, conseillère municipale déléguée au handicap.
Une sortie qui a irrité Mickaël Littière, à la tête du groupe d’opposition Ensemble pour Conflans. « J’espère que ces élus fiers de leur soutien assumé auront la décence de démissionner de ce conseil municipal en cas de condamnation définitive du maire », a ironisé l’ancien adjoint responsable de la sécurité et de la prévention.