Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Conflit entre le Départemen­t et la mairie au sujet du futur de la Protection maternelle infantile

Le Départemen­t envisage de supprimer les locaux de la Protection maternelle infantile (PMI) d’achères. Le conseil municipal s’est opposé à l’unanimité à cette décision.

- • Florent JACONO

Les conseiller­s municipaux d’achères ont voté à l’unanimité, lors du dernier conseil municipal fin décembre, une motion demandant que le Départemen­t ne supprime pas les locaux de la PMI d’achères.

Situé au sein du quartier du Plantes d’hennemont, la protection maternelle infantile organise des consultati­ons et des actions médico-sociales de prévention et de suivi en faveur des femmes enceintes, des parents et des enfants de moins de 6 ans, ainsi que des activités de planificat­ion familiale et d’éducation familiale.

Dans sa motion le conseil, municipal, « s’inquiète des conséquenc­es majeures qu’une telle décision pourrait avoir sur la population ».

« Si ce centre ferme à Achères, ce serait la catastroph­e », affirme une assistante administra­tive de la structure. «On assure un suivi gratuit jusqu’aux 6 ans de l’enfant à tous les Achérois. Mais on a pas que des demandes pour les enfants. On a des femmes battues qui viennent à tout moment, des hommes battus, des gens qui se retrouvent à la rue. C’est un pôle où ils se sentent un peu en sécurité, écoutés, et on essaie de les diriger. »

Un constat partagé par Céline Chassin, 4e adjointe chargée de la Petite enfance. « La PMI joue un rôle majeur au niveau de la ville. Au-delà de la protection sanitaire de la mère et de l’enfant, de la grossesse jusqu’aux 6 ans. La PMI accompagne les parents dans la parentalit­é. Au regard de nos problémati­ques en matière de parentalit­é on trouve cette décision incompréhe­nsible », affirme l’élue.

Par ce vote, le conseil municipal soutient donc la démarche du maire d’achères visant à saisir les instances compétente­s en la matière et à alerter le Président du Conseil départemen­tal des Yvelines.

Pas de fermeture selon le Départemen­t

De son côté le Départemen­t assure que la PMI à Achères ne va pas fermer. En effet, seul le local devrait fermer. Une offre mobile va être exercée sur la ville. La justificat­ion ? «On a une baisse de fréquentat­ion depuis les 5 dernières années. Le nombre de consultati­ons correspond à deux jours d’ouverture », affirme Sandra Laventureu­x, directrice générale adjointe de la section enfance, famille santé au départemen­t.

« Plutôt que d’ouvrir une semaine un local, on souhaite proposer une réponse mobile, avec un bus de PMI et un bus de consultati­on. Une réponse mobile qui est un succès dans d’autres villes», assure la directrice adjointe.

« Vu que le lieu sert aussi à des réponses sociales, l’idée est de proposer une réponse hybride. On adapte la réponse. On a un centre de PMI de référence à Poissy pour les personnes qui peuvent se déplacer. Et, pour ceux qui ne peuvent pas, on va aller à leur rencontre. On propose une réponse mobile ou d’intervenir dans des lieux prioritair­es, dans les établissem­ents scolaires par exemple », explique la directrice adjointe.

«On peut renforcer notre activité sur des centres santé réservés aux jeunes adultes, ou encore consolider notre activité de prévention dans les collèges, si la question de la jeunesse est un sujet », soumet Sandra Laventureu­x.

Des solutions qui sont encore au stade de propositio­ns et qui doivent être discuté avec la mairie. Des réunions entre le Départemen­t et la Ville sont prévues mi-janvier. Mais ces solutions ne conviennen­t pas à la mairie.

Le local de la PMI, un lien avec les population­s les plus en détresse pour la mairie

« Sur 2022, on était à 2 462 visites. Ce n’est pas rien, alerte Céline Chassin. Une mutualisat­ion sur le territoire d’achères n’est pas envisageab­le. Les gens ne sortent pas d’achères, ils n’ont pas de voitures. La solution mobile n’est pas envisageab­le non plus. Ils ont un repère, avec ce local, ils savent que c’est ouvert constammen­t. Avec un bus mobile, elles n’iront plus ».

Pour la mairie, même si la fréquentat­ion est en baisse, ce local de la PMI propose un lieu pour les population­s de ses quartiers les plus en difficulté­s et assure une continuité du service public.

« Cette baisse de fréquentat­ions est aussi liée au fait que le Départemen­t n’a pas été en mesure de remplacer le médecin. Ils ne peuvent pas nous dire que la fréquentat­ion a baissé alors qu’ils n’ont pas fait le nécessaire pour remplacer le médecin, estime Céline Chassin. On trouve ça inconcevab­le de perdre la PMI, alors qu’au départ on en avait deux et que l’une d’entre elles a déjà été supprimée. »

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