Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Roger Gicquel va de nouveau porter la flamme olympique

Domicilié à Saint-germain-en-laye, Roger Gicquel portera la flamme olympique, le 23 juillet prochain, dans le cadre des JO Paris 2024. Il a déjà tenu ce rôle il y a 57 ans à l’occasion les Jeux olympiques d’hiver de Grenoble.

- • Philippe ROUDEILLAT

ans le monde entier, ils ne sont pas si nombreux à pouvoir se vanter d’avoir eu l’honneur de porter la flamme olympique une fois dans leur vie. Les chances de se retrouver avec ce symbole du sport entre les mains une seconde fois sont en revanche improbable­s, voire quasi nulles. Et pourtant, c’est bien la fabuleuse aventure que s’apprête à vivre un habitant de Saint-germain-en-laye.

Près de cinquante-sept ans après avoir assuré un relais sur le trajet de la torche vers Grenoble (Isère) avant les Jeux olympiques d’hiver 1968, Roger Gicquel va en effet reprendre en main le flambeau, le 23 juillet 2024, lors du passage de la flamme dans sa commune, à quelques jours de l’ouverture des JO de Paris.

D«J’y crois encore qu’à moitié, c’est incroyable »

Parmi tous les porteurs yvelinois attendus à Mantes-la-ville, aux Mureaux, à Poissy, à Guyancourt (via le site olympique du golf national), à Versailles, à Saint-rémy-lès-chevreuse et à Rambouille­t, Roger Gicquel aura en prime un statut particulie­r.

Il fait en effet partie des six relayeurs « méritants » choisis par le conseil départemen­tal des Yvelines (l’identité des cinq autres n’a pas encore été dévoilée, N.D.L.R.). «Quand on me l’a proposé, je n’ai pas voulu y croire. Maintenant que c’est officiel, je n’y crois encore qu’à moitié. C’est incroyable ! »

Il voudrait qu’un enfant lui tienne la main

Aujourd’hui âgé de 92 ans, cette figure du monde associatif et sportif à Saint-germain-enlaye, rentrera donc dans l’histoire le 23 juillet 2024 en participan­t au relais de la flamme lors de son passage dans la commune.

«C’est sûr que je ne vais pas courir comme à l’époque. Cela sera plus en marchant. Je suis très honoré et très fier d’avoir été choisi, mais j’aimerais beaucoup que la jeunesse soit aussi représenté­e. Je ne sais pas si c’est possible, mais je vais proposer qu’un enfant me tienne la main quand je vais porter la flamme. Cela pourrait être un jeune sportif méritant de la commune. On voit souvent cela à la télévision avec des joueurs de foot qui entrent sur le terrain en tenant la main d’un jeune. Je pense que cela serait un beau symbole d’avoir les deux génération­s. »

À bord du voilier le Belem

Avec Roger Gicquel, ils seront en tout 10 000 à travers la France à se relayer jusqu’à Paris depuis Marseille (Bouches-du-rhône), où la flamme arrivera le 8 mai 2024 à bord du Belem, le dernier des grands voiliers de commerce français du XIXE siècle encore à flot.

«Il y avait du verglas, il ne fallait pas tomber »

Une expérience indélébile dans la vie d’un sportif, dont il se souvient bien.

« C’était en décembre 1967, du côté du château de Vincennes. Nous avons pris la direction de Grenoble entouré de motards de la police. Je me rappelle qu’il faisait froid et qu’il y avait du verglas. Du coup, il fallait bien faire attention de ne pas tomber. Je l’ai portée à bout de bras sur environ 4 km. Il ne fallait pas courir ni trop vite ni trop lentement pour arriver au prochain relais exactement dans les temps. Il était nécessaire de se maintenir à 10 km/h. C’était un moment formidable. Les gens qui étaient sur le bord de la route nous applaudiss­aient et nous encouragea­ient. »

Le Saint-germanois, qui vient récemment de publier son autobiogra­phie (Le Parcours de ma vie), portera la flamme olympique pendant une vingtaine de minutes, entouré de coureurs de Courbevoie (Hauts-de-seine), chargés d’assurer les relais suivants.

À l’époque, c’est grâce à son rôle d’entraîneur au sein du Club Athlétic de l’ouest (CAO) qu’il avait été associé à l’aventure olympique. Avec d’autres, Roger Gicquel avait accompagné l’équipe du relais du 3 x 1 000 m jusqu’à l’obtention d’un titre de champion de France.

« Une manière de représente­r tous les bénévoles »

«À la suite de ça, j’ai reçu une lettre de la Fédération française d’athlétisme qui, pour nous récompense­r de ce titre, nous avait choisis avec mes athlètes pour participer au relais de la flamme. J’étais très honoré et pour un sportif comme moi, c’était la consécrati­on. Pour moi, c’était aussi une manière de représente­r tous les bénévoles qui travaillen­t dans l’ombre dans tous les clubs. »

Une vie consacrée au sport et au milieu associatif

Aujourd’hui, sa «sélection» vient récompense­r une vie consacrée, parallèlem­ent à sa carrière profession­nelle aux PTT, aux associatio­ns et au sport, comme athlète, mais aussi comme entraîneur.

C’est au fil de ces courses « pour s’amuser » avec ses copains que Roger Gicquel est tombé amoureux de la course à pied. Un amour dont il ne se départira plus, même après sa retraite prématurée des pistes.

Spécialist­e du 400 m plat, il a été en effet contraint d’arrêter la compétitio­n à l’âge de 20 ans suite à un problème physique.

Roger Gicquel est à l’origine de nombreuses actions en faveur des autres sur Saint-germain-enlaye, où il donnera également vie à plusieurs mouvements caritatifs (Marches de l’espoir de Saint-germain-en-laye, les Virades de l’espoir) et même à des associatio­ns sportives, dont le Saint-germain Vétérans Club, devenu en 1992 les Foulées de Saint-germain-en-laye.

La flamme sera allumée à Olympie

Avant d’arriver dans les mains de Roger Gicquel, la flamme olympique aura été allumée le 16 avril 2024, selon la tradition antique, à l’aide des rayons du soleil, lors d’une cérémonie à Olympie (Grèce), berceau des JO.

Elle rejoindra ensuite Athènes pour pouvoir accomplir son voyage en mer Méditerran­ée à destinatio­n de la France. Du 8 mai au 26 juillet 2024, la flamme traversera 400 villes en métropole et les territoire­s ultramarin­s ((Guyane, La Réunion, Polynésie française, Guadeloupe et à La Réunion). Quant à la flamme paralympiq­ue, elle sillonnera 50 communes du 25 au 28 août, grâce à un millier de personnes qui assureront les relais.

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