Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’oasis réunit cinq artistes autour d’alain Lambilliotte à la galerie Bessière de Chatou
’Oasis, ce n’est pas une exposition orientaliste, mais un accrochage dont le titre reprend la formule de l’artiste Alain Lambilliotte qui avait eu ce mot pour qualifier une exposition organisée en 2018, en mémoire de Pierrette Bloch.
C’était à Bages (Occitanie), où vivait cette consoeur, décédée en 2017. Un groupe d’artistes et amis, Alain Lambilliotte, Pierre Soulages, Jean-michel Meurice, Claude Viallat, avaient exposé leurs oeuvres réalisées sur des feuilles de papier trouvées dans l’atelier dans lequel travaillait Pierrette Bloch.
Ll’oeuvre doit sortir du cadre traditionnel de la toile, limité dans son espace, pour déborder sur ce qui l’entoure.
Des toiles libres
Un mouvement abstrait, né dans les années 1960, où les artistes investissaient les murs pour poser leurs oeuvres, utilisant largement les matériaux de récupération.
« Le marché de l’art a glissé vers les États-unis. Les artistes ont du mal à vivre en France, ils vont alors utiliser les matériaux qui leur passent sous la main pour créer. Une simple planche, une palette pour Alain Lambilliotte, un rideau de douche pour Jean-michel Meurice, une plaque d’isorel pour Pierrette Bloch ou encore des tissus de récupération, nappes, serviettes pour Claude Viallat. Des oeuvres, des toiles libres, sans cadre, qui accompagnent l’esprit du mouvement de Mai 68″, montrent les galeristes.
Dans les années 1960, les artistes du groupe ont une vingtaine d’années. Pierre Soulages
est un quadra déjà bien installé dans le milieu de l’art. Il fait figure de grand frère qui soutient la génération montante de l’abstraction à la Française.
Soulages, comme Matisse, nourrissent l’imagination de ces artistes, qui prennent un malin plaisir à explorer, déstructurer, plisser, aux frontières de l’abstraction et de la sculpture.
Une abstraction douce, festive, lumineuse, rafraichissante comme une oasis, où derrière le travail technique du créateur se cache une bonne dose d’humour.
La galerie Bessières aborde l’abstraction pour qu’elle soit lisible par tous les publics, mêmes non-initiés.