Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Partez à la découverte de ces berceaux de vie nichés au coeur de la forêt
À l’occasion de la journée mondiale des zones humides, le vendredi 2 février, L’ONF propose de partir à la découverte des mares de la forêt de Marly-le-roi et de leur gestion. L’occasion de mieux comprendre leur importance pour la faune et la flore.
À l’occasion de la journée mondiale des zones humides, l’office national des forêts (ONF) a décidé de braquer les projecteurs sur ces espaces méconnus et pourtant si riches.
Aussi, pour permettre au grand public de découvrir ces milieux humides et leurs habitants, l’office organise différents évènements dont une balade commentée en forêt domaniale de Marly-le-roi, le vendredi 2 février à 14 h. Ce rendez-vous sera également l’occasion de comprendre leur fonctionnement, leur importance et les menaces auxquelles elles sont désormais confrontées.
« Essentiels à la biodiversité»
« Véritable berceau de vie pour la faune et la flore, ces milieux sont essentiels à la biodiversité. Mais avec l’urbanisation, une baisse des précipitations estivales et le manque d’entretien, ils régressent comme c’est le cas en Île-de-france, indique L’ONF. Dans les forêts franciliennes, les forestiers réalisent des suivis et des travaux réguliers pour assurer leur préservation. Des actions d’autant plus nécessaires que leur fragilité s’accroit aussi avec le réchauffement climatique. »
En forêt domaniale de Marly-le-roi, l’office national des forêts (ONF) a ainsi mis en place un véritable plan de gestion des mares. Après un état des lieux, des travaux de génie écologique ont été effectués en décembre 2022 sur une dizaine d’entre elles. En juin dernier, deux de ses naturalistes ont effectué un inventaire afin de déterminer l’impact de ces actions sur les espèces d’amphibiens et les premiers résultats semblaient plutôt satisfaisants.
Trois passages à différentes périodes
« Leur suivi s’est déroulé sur trois passages d’une journée à différentes périodes afin d’observer les différentes espèces à différents stades de leur évolution, explique L’ONF. Ils regardent à la fois dans l’eau pour les larves, mais aussi tout le milieu environnant. »
Les différents passages se sont successivement déroulés en mars, mai et juin 2023. À l’heure du bilan, les résultats montreraient un impact significatif des travaux de génie écologique sur le maintien ou le développement de la biodiversité dans les mares concernées.
«L’eau est plus présente qu’auparavant »
« L’eau est plus présente qu’auparavant, une végétation contenue est apparue et les espèces sont en plus grand nombre. Lors du dernier passage, plusieurs larves de lisotriton (il n’est pas possible de faire la distinction au stade de larve entre alpestre, palmé) ainsi que des têtards de grenouille rousse, de grenouille verte ont pu être vus. Des émergents — sujets adultes étant déjà sortis de la mare, car contrairement aux idées reçues, les amphibiens vivent majoritairement en dehors de l’eau — ont pu aussi être repérés, notamment des grenouilles juvéniles aux abords des mares. Ces trois passages ont permis l’observation d’espèces différentes à différents stades de leur évolution : ponte, larve, juvénile et adulte. »
L’impact du changement climatique
Si ces curages entrepris dans le cadre du plan de gestion ont encouragé le retour des batraciens et d’une végétation favorable aux mares, L’ONF ne crie pas pour autant victoire. En effet, ils ne compensent pas les conséquences désastreuses induites par changement climatique sur ces plans d’eau.
« Certaines mares en eau au premier passage étaient à sec au dernier inventaire. Les travaux de débroussaillement et de curage permettent aux milieux humides d’être plus riches en biodiversité, mais les sécheresses à répétition impactent fortement ces milieux. »
L’ONF relève que ce changement climatique ayant également un impact sur le cycle de reproduction des amphibiens complique la tâche des naturalistes quant à la détermination de meilleur moment pour effectuer leur inventaire.
Des actions seront menées
« En 2023, l’hiver a été plus doux, donc la reproduction a commencé plus tôt, mais au moment de la ponte les mares n’étaient pas assez en eau par exemple. Cela complique la mission des naturalistes qui essaient de déterminer quel est le moment propice pour effectuer leurs inventaires afin d’avoir un bilan le plus représentatif de la réalité. »
Bien décidé à poursuivre son combat pour protéger les mares et leur biodiversité, L’ONF annonce qu’elle compte entreprendre « de nouvelles actions et inventaires » dans ce massif qu’elle propose aujourd’hui au grand public de mieux comprendre grâce à cette balade commentée.