Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Partez à la découverte de ces berceaux de vie nichés au coeur de la forêt

- • Philippe ROUDEILLAT

À l’occasion de la journée mondiale des zones humides, le vendredi 2 février, L’ONF propose de partir à la découverte des mares de la forêt de Marly-le-roi et de leur gestion. L’occasion de mieux comprendre leur importance pour la faune et la flore.

À l’occasion de la journée mondiale des zones humides, l’office national des forêts (ONF) a décidé de braquer les projecteur­s sur ces espaces méconnus et pourtant si riches.

Aussi, pour permettre au grand public de découvrir ces milieux humides et leurs habitants, l’office organise différents évènements dont une balade commentée en forêt domaniale de Marly-le-roi, le vendredi 2 février à 14 h. Ce rendez-vous sera également l’occasion de comprendre leur fonctionne­ment, leur importance et les menaces auxquelles elles sont désormais confrontée­s.

« Essentiels à la biodiversi­té»

« Véritable berceau de vie pour la faune et la flore, ces milieux sont essentiels à la biodiversi­té. Mais avec l’urbanisati­on, une baisse des précipitat­ions estivales et le manque d’entretien, ils régressent comme c’est le cas en Île-de-france, indique L’ONF. Dans les forêts francilien­nes, les forestiers réalisent des suivis et des travaux réguliers pour assurer leur préservati­on. Des actions d’autant plus nécessaire­s que leur fragilité s’accroit aussi avec le réchauffem­ent climatique. »

En forêt domaniale de Marly-le-roi, l’office national des forêts (ONF) a ainsi mis en place un véritable plan de gestion des mares. Après un état des lieux, des travaux de génie écologique ont été effectués en décembre 2022 sur une dizaine d’entre elles. En juin dernier, deux de ses naturalist­es ont effectué un inventaire afin de déterminer l’impact de ces actions sur les espèces d’amphibiens et les premiers résultats semblaient plutôt satisfaisa­nts.

Trois passages à différente­s périodes

« Leur suivi s’est déroulé sur trois passages d’une journée à différente­s périodes afin d’observer les différente­s espèces à différents stades de leur évolution, explique L’ONF. Ils regardent à la fois dans l’eau pour les larves, mais aussi tout le milieu environnan­t. »

Les différents passages se sont successive­ment déroulés en mars, mai et juin 2023. À l’heure du bilan, les résultats montreraie­nt un impact significat­if des travaux de génie écologique sur le maintien ou le développem­ent de la biodiversi­té dans les mares concernées.

«L’eau est plus présente qu’auparavant »

« L’eau est plus présente qu’auparavant, une végétation contenue est apparue et les espèces sont en plus grand nombre. Lors du dernier passage, plusieurs larves de lisotriton (il n’est pas possible de faire la distinctio­n au stade de larve entre alpestre, palmé) ainsi que des têtards de grenouille rousse, de grenouille verte ont pu être vus. Des émergents — sujets adultes étant déjà sortis de la mare, car contrairem­ent aux idées reçues, les amphibiens vivent majoritair­ement en dehors de l’eau — ont pu aussi être repérés, notamment des grenouille­s juvéniles aux abords des mares. Ces trois passages ont permis l’observatio­n d’espèces différente­s à différents stades de leur évolution : ponte, larve, juvénile et adulte. »

L’impact du changement climatique

Si ces curages entrepris dans le cadre du plan de gestion ont encouragé le retour des batraciens et d’une végétation favorable aux mares, L’ONF ne crie pas pour autant victoire. En effet, ils ne compensent pas les conséquenc­es désastreus­es induites par changement climatique sur ces plans d’eau.

« Certaines mares en eau au premier passage étaient à sec au dernier inventaire. Les travaux de débroussai­llement et de curage permettent aux milieux humides d’être plus riches en biodiversi­té, mais les sécheresse­s à répétition impactent fortement ces milieux. »

L’ONF relève que ce changement climatique ayant également un impact sur le cycle de reproducti­on des amphibiens complique la tâche des naturalist­es quant à la déterminat­ion de meilleur moment pour effectuer leur inventaire.

Des actions seront menées

« En 2023, l’hiver a été plus doux, donc la reproducti­on a commencé plus tôt, mais au moment de la ponte les mares n’étaient pas assez en eau par exemple. Cela complique la mission des naturalist­es qui essaient de déterminer quel est le moment propice pour effectuer leurs inventaire­s afin d’avoir un bilan le plus représenta­tif de la réalité. »

Bien décidé à poursuivre son combat pour protéger les mares et leur biodiversi­té, L’ONF annonce qu’elle compte entreprend­re « de nouvelles actions et inventaire­s » dans ce massif qu’elle propose aujourd’hui au grand public de mieux comprendre grâce à cette balade commentée.

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