Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Entre 800 et 1200 litres de vin blanc produits chaque année
De la vigne à Beynes, il y en a eu aux siècles précédents et il continuera d’y en avoir grâce aux Vignerons de Beynes. Une association de passionnés née en 2002 à la faveur d’une histoire… d’homonymie !
Tout est parti d’une rencontre, en 1989, entre le précédent maire de Beynes, Alain Bricault, et celui de Beines, un village de Bourgogne niché au creux d’un vallon où les coteaux produisent et vinifient les célèbres vins de Chablis.
De là est venue l’idée de faire renaître le patrimoine vinicole de la ville yvelinoise. Alain Bricault préempte alors un terrain de 2 hectares sur la côte de Beinette et un premier carré de vignes de 250 pieds est planté en 2002.
Formés par les viticulteurs de Beines-en-chablis, en Bourgogne
Aujourd’hui, le vignoble beynois compte 550 pieds sur une surface de 600 m2. Le vin produit est du chardonnay, un cépage blanc issu de la Bourgogne. « Un choix qui s’explique car depuis le départ, nous sommes formés par nos amis et viticulteurs de Beines : plantation, taille, traitement, vinification », raconte Jean-françois Kervern, le président de l’association, qui ne connaissait rien à ce monde avant d’intégrer les Vignerons de Beynes.
Chaque année, cette vigne yvelinoise donne entre 800 et 1 200 litres de vin blanc.
Des bouteilles qui ne sont pas vendues, mais redistribuées aux adhérents de la structure au nombre de 120, dont 50 % de femmes. « On fait également des dons de bouteilles pour les fêtes organisées par la Ville et à des associations. »
22 ans après le début de l’aventure, les plus anciens adhérents commencent à prendre de la bouteille et leur vin, qui tire à 12 °C, n’est pas considéré comme de la piquette !
« Faire du vin, ce n’est pas évident ! »
Au fil des années, les objectifs restent les mêmes : assurer la promotion du patrimoine viticole de la commune, transmettre le savoir et les connaissances aux membres en promouvant l’univers de la vigne et du vin, mais aussi favoriser la rencontre et l’échange du savoir-faire des anciens vers les jeunes générations.
Beaucoup de scolaires visitent la vigne beynoise et chaque année, la population est invitée à participer aux vendanges à l’occasion d’une grande fête conviviale. «Il y a 20 ans, elles avaient lieu début octobre, aujourd’hui, ça se passe plutôt vers la fin septembre. Le réchauffement climatique est palpable », souligne Jean-françois Kervern.
Ce grand rendez-vous dans l’agenda culturel beynois est aussi une façon de montrer tout le travail en amont pour arriver à un tel résultat.
Ici, les adhérents s’occupent de tout : taille des pieds de vigne, traitement, vinification dans les 2 cuves en inox de l’association qui demande des connaissances précises, et mise en bouteille avec collage des étiquettes. « Un vignoble associatif demande beaucoup de travail et de temps de présence tout au long de l’année. Faire du vin, ce n’est pas évident et c’est une activité chronophage », confie Jean-françois Kervern.
Mais la passion prend le dessus surtout au sein de cette association d’épicuriens. Installés dans leur chalet tout confort à côté des vignes, éloignés des habitations avec une belle vue sur la campagne environnante, les vignerons de Beynes se réunissent régulièrement et ne manquent pas d’aller rendre visite plusieurs fois par an à leurs cousins bourguignons.