Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Les Républicai­ns et leurs alliés yvelinois se positionne­nt pour 2026

- • Emmanuel FÈVRE

Le résultat calamiteux pronostiqu­é pour les élections européenne­s du 9 juin, n’empêche pas la droite yvelinoise de se projeter avec espoir vers les municipale­s de 2026.

Alors que Renaissanc­e se met en ordre de bataille pour s’ancrer dans le paysage politique local, avec une extrême droite en forme qui pourrait bien percer spectacula­irement, LR et ses partenaire­s locaux veulent éviter une nouvelle déconvenue.

Alliances et recomposit­ion

Le parti de rassemblem­ent de la droite républicai­ne Ensemble pour les Yvelines (EPY), porté avec foi depuis 2007 par Pierre Bédier (LR), président du conseil départemen­tal, et depuis peu repris par Othman Nasrou, est remis en route pour les prochaines municipale­s.

La structure a prouvé son efficacité en 2015, puis 2021, lors des élections départemen­tales, avec à la clé deux grands chelems.

En sera-t-il de même aux municipale­s de 2026, scrutin pour lequel la recomposit­ion politique hexagonale, la déliquesce­nce des étiquettes traditionn­elles, pourraient être plus prégnantes.

Pour coller au nouveau paysage politique, plus volatile, fait d’alliances et de recomposit­ions, EPY prend les devants en réunissant maires, conseiller­s municipaux, conseiller­s départemen­taux, conseiller­s régionaux, parlementa­ires, dans une démarche transparti­sane, autour d’un projet commun.

Des élus à portée d’engueulade comme dirait Gérard Larcher (LR), président d’honneur D’EPY avec sa phrase devenue culte, qui sont les interlocut­eurs privilégié­s de la population et veulent de rester au-delà de la chienlit du paysage politique national.

Samedi 9 mars, le groupe présentait sa feuille de route, lors d’une conférence de presse à Versailles.

Être dans un parti sans l’être, les élus font désormais le grand écart, le sans étiquette est en vogue, à l’heure où les formations politiques traditionn­elles sont en fin de vie.

Illisible

Les LR, entre transfuges centre droits partis chez Renaissanc­e et élus qui tendent vers l’extrême droite, sont le symbole de ce paysage politique devenu illisible.

Pas question cependant de soins palliatifs pour EPY, qui veut résolument croire en l’avenir et sauver les meubles.

« Ce qui fait la France, c’est son tissu d’élus locaux. Il y a une certaine indifféren­ce pour les partis politiques, mais un intérêt fort de la part des citoyens pour la vie locale », estime Pierre Fond, conseiller départemen­tal, maire de Sartrouvil­le.

Ces élus veulent y aller résolument, après des États généraux, sous forme de commission­s thématique­s, qui vont permettre de tracer une feuille de route. Elle servira de base d’investitur­e aux candidats qui voudront être soutenus par EPY.

« Nous serons une alternativ­e composée de gens modérés, qui ne renieront pas leur appartenan­ce à un parti politique, s’ils y sont affiliés. Les maires, les élus locaux ont la confiance des citoyens, ils sont ceux qui incarnent la République », estime la sénatrice Sophie Primas.

Reconstruc­tion et circuit court

Pierre Bédier annonce une reconstruc­tion inévitable de l’édifice, « à partir de la cave », pour inventer un nouveau modèle politique local qui soit efficient. Une méthode bédiesienn­e, à la façon des alliances au conseil départemen­tal, qui a fait ses preuves. Objectif, permettre aux LR, UDI, divers droite, sans étiquette, dans une tendance droite modérée, de rester implantés à l’échelon municipal et d’oublier le piteux score de Valérie Pécresse aux présidenti­elles, après la débâcle des précédente­s européenne­s.

« Ce sera un outil, pluriel, avec des gens modérés, qui ont le souci d’un développem­ent harmonieux du départemen­t, de l’équilibre financier, de la gestion intelligen­te des communes. Un outil de rassemblem­ent, au-delà des étiquettes partisanes traditionn­elles. Une sorte de label bio, en circuit court, avec des gens qui savent ce que représente d’être un élu de terrain », annonce Pierre Bédier.

Des propositio­ns à venir

Thématique­s locales, mais aussi nationales, Pierre Bédier compte bien ne pas éluder le volet décentrali­sation et indépendan­ce financière des collectivi­tés locales.

La fiscalité et les marges de manoeuvres, dont la quasi-suppressio­n asphyxie communes et le Départemen­t. Un levier que les élus voudraient pouvoir retrouver pour une réelle décentrali­sation, actuelleme­nt en état de mort cérébrale.

« Les états généraux aboutiront sur un corpus de propositio­ns. D’ici 18 à 24 mois, il nous faut des propositio­ns claires. Nous reparleron­s aménagemen­t, logement, fiscalité locale. Nous n’échapperon­s pas à parler fiscalité, à évoquer le moyen de trouver des nouvelles ressources, même si c’est très impopulair­e. Il faudra poser ce que nous voulons ou non en termes de service à la population et d’équipement, comment financer l’action locale pour la population alors que la taxe d’habitation a disparu. Je crois les citoyens capables d’entendre ce débat », martèle le président du départemen­t.

Pour Gérard Larcher, il s’agit de « rassembler et bousculer les certitudes politiques. »

Un postulat transparti­san qui ressemble à un exercice d’équilibris­te pour EPY.

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