Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Il y a 82 ans, 47 Alpicois mourraient sous les bombes de la Royal Air Force

Le mardi 3 mars 1942, une pluie de bombes alliées s’abattait sur le Pecq. 82 ans après, la Ville rend hommage aux nombreuses victimes de ce dramatique épisode de la Seconde Guerre mondiale.

- Philippe ROUDEILLAT

Chaque année, la date du dimanche 3 mars résonne de façon particuliè­re au Pecq. Il y a exactement 82 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale, la commune était la cible de bombardeme­nts effectués par des avions de la Royal Air Force (RAF) entre 21 h 25 et 23 h 15. Après le passage des avions, ce mardi 3 mars 1942, le bilan est très important.

47 morts, dont 20 enfants, et 55 blessés

On dénombre pas moins de 47 morts, dont 20 enfants, et 55 blessés du côté des civils. Les bombardeme­nts ont également détruit près de 188 logements dans les quartiers Cité, Mexique et du Port.

Pour rendre hommage à toutes les victimes, une cérémonie commémorat­ive de cette page sombre de l’histoire de la commune s’est déroulée le dimanche 3 mars 2024 devant la plaque de la rue du 3 mars 1942 en présence d’élus, d’anciens combattant­s et d’habitants.

Une erreur selon la version officielle

Pendant longtemps, la version officielle expliquait que Le Pecq aurait été victime d’une erreur. La mission initiale de la Royal Air Force aurait été de détruire les usines Renault de Boulogne Billancour­t.

Pourtant, en 2014, dans un livre intitulé 3 mars 1942, Le Pecq bombardé par erreur?, écrit par Gérard Durand, l’histoire était remise en cause.

Après plusieurs années de recherches minutieuse­s dans les archives de la Royal Air Force lui ayant notamment permis de consulter les comptes rendus de mission des 238 bombardier­s ayant participé à l’opération, l’auteur affirmait que ces bombardeme­nts ne relevaient pas d’une erreur.

Le Pavillon Henri IV visé ?

En fait, selon Gérard Durand, alors membre de l’associatio­n culturelle, artistique, littéraire alpicoise (ASCALA), ils visaient le Pavillon Henri IV situé dans la commune voisine de Saint-germain-en-laye.

Le site accueillai­t à l’époque le siège de l’ob West, commandeme­nt des forces allemandes de la Hollande à Biarritz.

Rappelons que, pendant la Seconde Guerre mondiale, la présence de l’ennemi demeure relativeme­nt importante sur le territoire saint-germanois. Le maire de l’époque, Jean Seignette, avait coutume de dire que sa ville était la plus occupée de France.

Entre 10 000 et 15 000 à Saint-germain

«On peut estimer à environ 5000 le nombre d’officiers et de sous-officiers qui étaient présents sur la commune, nous expliquait François Boulet, professeur agrégé d’histoire. Si on ajoute les soldats, le nombre d’allemands à Saint-germain était compris entre 10 000 et 15 000. C’est énorme pour une ville qui comptait 20000 Saint-germanois. »

Entre 1940 et 1944, le grand état-major allemand de Von Rundstedt prend ses quartiers au pavillon Henri IV. Celui-ci deviendra plus tard le siège de l’ob West, visé, selon Gérard Durand, par les bombardier­s de la RAF le 3 mars 1942. A la suite de cet événement, le quartier général de l’etat-major opérationn­el sera déplacé à la villa David, rue Alexandre Dumas.

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