Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Il n’y aura pas de maison de retraite Orpea dans le nouveau quartier

L’ex-groupe Orpea (devenu Emeis) ne construira ni EHPAD ni résidence pour personnes âgées dans le nouveau quartier de l’hôpital, faute de moyens financiers. La municipali­té s’en réjouit, ses priorités ont changé.

- ⬤ Ludovic VINCENT

❝ « Les conditions de financemen­t n’étaient pas réunies au moment de la prise de décision, le Groupe était en pleine restructur­ation financière. »

LE GROUPE EMEIS (EX-ORPEA)

❝ « Nous allons avoir deux grands appartemen­ts de 7 à 9 personnes où nous voulons proposer, via une délégation de service public, du coliving pour seniors, avec des parties communes et un hôte ou une hôtesse. »

MARILLYS MACÉ, ADJOINTE AU MAIRE EN CHARGE DE L’URBANISME

u coeur du scandale de la maltraitan­ce révélée en 2022 par le livre Les Fossoyeurs, le gérant de maisons de retraite Orpea ne viendra pas à Saint-germainen-laye. Il devait construire un EHPAD (Établissem­ent d’hébergemen­t pour personnes âgées dépendante­s) et une résidence privée pour les seniors dans le quartier de l’hôpital. 400 logements et des commerces y sortent de terre actuelleme­nt.

« Le montage financier était mal ficelé », a commenté

AArnaud Péricard, le maire de Saint-germain-en-laye, la semaine dernière. L’informatio­n a été confirmée par le groupe Orpea, devenu Emeis depuis le 20 mars 2024.

L’entreprise a frôlé la faillite, changé d’identité, de stratégie et de dirigeants et vient de terminer une opération de regroupeme­nt d’actions pour se relancer.

« Je ne suis pas désolé qu’orpea ne s’installe pas à Saint-germain, réagit Blandine Rhoné, conseillèr­e municipale d’opposition (Saint-germain écologique et solidaire). On ne devrait plus avoir d’entreprise­s cotées en bourse dans ce type d’activités. Faire du profit sur la vie des gens, ce n’est pas possible ! Cela dit, la ville ne manque pas de maisons de retraite à ma connaissan­ce. Nous avons surtout besoin de réponses alternativ­es, des structures plus petites, des maisons familiales comme il en existe en province, avec une gouvernant­e et une aide adaptée. »

Il se trouve que la requête de la conseillèr­e municipale de gauche correspond, dans l’idée, au projet du groupe majoritair­e. « Nous n’avons pas été imperméabl­es à la polémique nationale et la population a aussi exprimé des réticences vis-à-vis d’orpea, poursuit Marillys Macé. Le Covid a aussi changé beaucoup de choses. Nous avons fait évoluer le projet et la sortie d’orpea s’est faite naturellem­ent. »

D’autant plus que la maison de retraite des Augustines, quasiment dans le même quartier, a été autorisée à s’agrandir en 2023. Elle est passée de 73 à 86 résidents.

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