Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le maire va porter plainte pour diffamation contre un blogueur
Le maire du Vésinet, Bruno Coradetti, va porter plainte contre un blogueur pour des propos qu’il juge diffamatoires.
Plus les mois passent, plus le climat se tend au Vésinet. La fracture entre les élus du conseil municipal s’est accrue une nouvelle fois lors du vote de l’octroi de la protection fonctionnelle au maire, Bruno Coradetti. L’édile, qui estime avoir été diffamé sur un blog tenu par un Vésigondin signant ces tribunes du pseudonyme « le Huron », a décidé de porter plainte contre ce dernier. Ce même blogueur avait défrayé la chronique il y a quelques années quand Bernard Grouchko était le premier magistrat de la ville parc. Les deux hommes avaient fini par trouver un accord, le blogueur acceptant de cesser son activité satirique sur Internet.
Deux articles en cause
En cause cette fois-ci deux articles intitulés : « Corrompus, les élus du Vésinet ? » et « Le Vésinet au temps de la cavalerie… ou Rital 2 le tocard!» La Ville estime que ces articles diffusés sur Internet et dans l’espace public « comportent des propos injurieux et diffamatoires. Ils portent gravement atteinte à la probité de Monsieur le Maire du Vésinet. » Les groupes d’opposition ont tous refusé d’octroyer à Bruno Coradetti la protection fonctionnelle. Stéphanie Cabossioras a évoqué « un climat de terreur que le maire commence à faire peser sur toute la ville». L’élue du groupe Le Vésinet pour vous a évoqué « plusieurs lettres de menaces, de poursuites disciplinaires ou pénales envers les opposants ou de simples concitoyens envoyées récemment par le maire ».
Une question de principe
La jeune femme a évoqué les cas de son colistier Guillaume de Chamborant « victime de dénonciations vis-à-vis d’une association qui a des capacités de sanctions disciplinaires » et de l’élue indépendante Gabrielle Carré « menacée de poursuites pénales ». L’oratrice a évoqué « une question de principe », citant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. « Le maire a la mission, de par la loi, d’être le protecteur de la liberté d’expression, même envers ses opposants. C’est une grande responsabilité, il doit être le protecteur de la liberté et non pas son fossoyeur.» Bernard Grouchko s’est exprimé ensuite, s’adressant directement à Bruno Coradetti.
Un gâchis d’argent public
«Vous avez pris des décisions désastreuses qui vont sont reprochées. L’écrire ne relève pas de la diffamation. Pensez-vous qu’avec un procès dont le résultat ne sera connu que dans plusieurs années vous améliorerez votre image ? J’en doute profondément. » L’ancien maire de la ville parc a évoqué « un gâchis d’argent public », demandant à son successeur de retirer cette délibération et de mettre en place «des projets qui profitent aux Vésigondins. Là, vous aurez encore plus notre solidarité. » Thibaut Gripoix a pris la parole à son tour. «Nous voterons contre cette demande de protection fonctionnelle car nous en avons plus qu’assez de toutes ces querelles. C’est l’image de notre ville qui se dégrade par ce cirque permanent. »
Prendre de la hauteur
Le Vésingondin a évoqué « des enjeux bien plus importants à résoudre. Monsieur le maire, prenez un peu de hauteur et épargnez l’argent des Vésigondins en ces temps de contraintes budgétaires. » L’élu du groupe Agir pour Le Vésinet a encouragé l’édile à « puiser dans son portefeuille ».
■ Le site du Huron : https:// lehuronduvesinet.blogspot. com