Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Karl Olive de retour dans le fauteuil de
Le député Karl Olive, élu maire de Poissy par deux fois, en 2014 et en 2020, avant de laisser sa place, en 2022, revient sur les dix ans pa
L’ancien maire de Poissy, Karl Olive, largement élu une première fois, le 29 mars 2014 (62,42 %), puis réélu facilement (75,60 %) en 2020, est devenu député (majorité présidentielle) en 2022 avec près de 60 % des voix. Frappé par le cumul des mandats, il laissera la place de maire à sa première adjointe Sandrine Berno Dos Santos.
Dix ans après s’être assis dans le fauteuil du premier magistrat de la Ville, il revient sur son élection, « la métamorphose de Poissy » comme il dit, mais aussi sur les projets non aboutis, ses regrets, avec en toile de fond toujours sa ville, qu’il a chevillée au corps.
➜
Karl Olive : Je reviens en arrière. Cette ville, entre 2008 et 2014, connaît une explosion des dépenses. Elles augmentaient deux fois plus que les recettes. Les équipes ne s’entendaient pas. Je crée Coeur de Poissy dès 2008. On commence à six. On finit à 200. On met en place L’ADN de terrain et l’esprit d’équipe. On crée la démocratie de proximité avec 120 réunions publiques. On préparait les conseils municipaux dans les quartiers. Il y avait les habitants, le maire avec ses élus, ses chefs de service, les bailleurs, La Poste, les promoteurs. L’humain était au coeur de nos organisations. C’est à ce moment-là qu’on a considéré que les créateurs de richesse n’étaient plus les collectivités, les Départements, les Régions, mais les chefs d’entreprise. On a compris qu’il fallait très tôt jeter son dévolu sur l’accueil des chefs d’entreprise : petites, moyennes et grandes.
➜ Quelles seraient les trois réussites mises en oeuvre à retenir ?
Je me mets en connexion pour faire venir le PSG avec les habitants, le Département, la communauté urbaine, l’état, la Région et la Ville. Ç’a été l’une des plus belles réussites : une injection de 250 M€, sur 75 ha, là où on devait avoir 250 000 m² de commerces, en 2002, sous Jacques Masdeu-arus.
➜ Et ensuite ?
La seconde réussite, c’est le combat qu’on a mené avec Arnaud Péricard [maire de Saint-germain-en-laye] pour le financement de l’hôpital : on a obtenu du ministère de la Santé 80 M€ pour sa rénovation et la création de nouveaux bâtiments à Saint-germain-en-laye. Enfin, c’est la transformation du site de production de Peugeot [aujourd’hui Stellantis] en campus XXL. On a l’un des trois plus grands campus PSA (Il dit encore PSA, N.D.L.R.) qui va voir le jour : un green campus de 72 000 m² avec environ 10 000 salariés sur l’ensemble des deux sites, là où, en 2014, on imaginait que les deux sites de production allaient fermer. On le doit encore à une collaboration active entre le Département, la Région et la communauté urbaine [Grand Paris Seine & Oise].
➜ D’autres réussites vous viennent à l’esprit ?
Je peux rajouter la ZAC Rouget-de-l’isle en matière de logements. On débloque un projet qui germait depuis 1965. Une friche de 10 ha. Contrairement à mes prédécesseurs, j’ai lancé les travaux dès l’acquisition d’une parcelle. Aujourd’hui, on a labellisé l’écoquartier. On a validé l’école. Il y a aussi la Coudraie, 600 logements et 100 % sociaux au départ pour en faire 900 logements, dont 70 % en accession libre. Quand je regarde dans le rétro, on a fait deux mandats en un. Les transports, le logement, l’emploi. Poissy est redevenue le premier bassin d’emplois de la vallée de Seine. La ville, par notre action, a été métamorphosée. Cette action s’est poursuivie en 2020 après le passage de témoin avec Sandrine [Berno Dos Santos]. Pour le reste, il faut demander aux Pisciacais.
❝ « Les réussites : le PSG, l’hôpital, PSA et la ZAC »
➜
Je me souviens d’un coup de téléphone de Pierre Bédier [président du Département] qui, en cinq minutes, m’indique qu’on pourrait réfléchir à une interconnexion sur le tracé initial du tram. Au lieu de faire Saintgermain Grande Ceinture (GC) à Poissy GC, puis Achères GC, on dessine Saint-germain Lisière Pereire, Poissy Gambetta, Poissy RER (A), Poissy ZAC (Rouget-del’isle), puis Achères Ville RER. Poissy-rer, ça veut dire qu’on crée une interconnexion. Au lieu d’avoir deux lignes parallèles entre Eole et le RER A, on peut prendre le Tram à Poissy, se rendre à Saint-germain puis Versailles en venant de Mantes.
N.D.L.R. : à l’horizon 2028, le tram T13 mettra 38 minutes pour rejoindre Achères depuis Saintcyr-l’école. Le tronçon de Saintgermain-en-laye — Achères via Poissy viendra prolonger la ligne de Saint-cyr-l’école à Saint-germain-en-laye, en service depuis le 6 juillet 2022.
➜ Où en est-on de la revitalisation du commerce en centre-ville ?
On a mis en place une taxe sur les friches commerciales en 2014, avec Jean-jacques Nicot. Un local non loué, pendant deux ans, voyait sa taxe foncière augmenter de 30 %, puis 40 % au bout de trois ans et 50 % au bout de quatre ans. Quand on n’est pas dans le périmètre de protection du commerce dans l’hyper centre-ville, derrière quelqu’un qui respecte le Code de l’urbanisme, c’est compliqué de le refuser. On peut préempter, mais préempter, c’est avoir un projet, mettre quelqu’un dedans. C’est compliqué.
➜ Et le Pôle Gare, le projet de transformation, c’est pour quand ?
C’est prévu fin 2025 pour l’ensemble : création d’un espace vert, amélioration des liaisons cyclables. On va avoir l’aménagement de la passerelle sur la Seine, avec ici le début des travaux en 2024. Nous avons prévu une extension du parvis avec un nouveau bâtiment de la gare fin 2024/début 2025.
❝coup de fil et un nouveau Tram 13 Express : un tracé
❝ Maison centrale : « Un entêtement dogmatique des autorités »
➜ Il y a eu des choses que vous n’auriez jamais imaginé faire ?
Je me suis adapté avec le temps. Je n’aurais jamais imaginé devoir armer ma police municipale. Mais les attentats sont passés par là. Jamais je n’aurais imaginé recruter plus de 50 policiers municipaux. À l’époque, l’état, pour des raisons politiques, a changé les districts de police avec un commissariat à Conflans. On s’est substitués à l’état. On a mis plus de 70 caméras de vidéoprotection.