Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Christophe Bouguoin, président de la Fédération du bâtiment : «sensibilis­er les jeunes, c’est un devoir»

Christophe Bouguoin a été réélu à la tête de la Fédération du bâtiment des Yvelines. Quels sont ses projets ? Quelle est la situation du secteur ? Interview.

- ⬤ Florie CEDOLIN

Vous avez été réélu président de la Fédération du bâtiment des Yvelines pour un nouveau mandat. Pouvez-vous nous dire qui vous êtes pour ceux qui ne vous connaitrai­ent pas ?

Je suis électricie­n et serrurier métallier à Versailles. J’ai créé mon entreprise en 1996, avec trois salariés au départ. Nous sommes maintenant une vingtaine.

En tant que président de la FFB, quel est votre rôle ?

Le départemen­t compte 1440 entreprise­s dans le bâtiment, ce qui représente environ 15 000 salariés. Notre fédération est autonome financière­ment grâce aux cotisation­s des adhérents.

En tant que président, je suis bénévole. Je fais beaucoup de représenta­tivité, notamment auprès des élus locaux. Le Covid, la guerre en Ukraine, il y a eu beaucoup de choses. Aujourd’hui, les élus sont très à l’écoute. Nous pouvons aussi être consultés sur certains dispositif­s nationaux comme Ma prime rénov. Nous sommes aussi plus écoutés par les élus au Sénat ou à l’assemblée nationale. J’en suis d’ailleurs assez étonné.

Justement, il y a beaucoup d’aides pour rénover son logement, l’isoler, etc. Les particulie­rs ont souvent du mal à s’y retrouver. Qu’en est-il du côté des entreprise­s ?

C’est vraiment, les clients sont souvent perdus. J’ai proposé d’aller dans les mairies, tenir des réunions publiques, pour expliquer toutes ces aides, expliquer aux gens comment les obtenir. Une douzaine de mairies y ont répondu favorablem­ent. C’est aussi notre rôle de dire aux gens ce que les entreprise­s du bâtiment sont capables de leur apporter.

Et pour les entreprise­s du bâtiment des Yvelines, qu’en est-il ?

Nous mettons en place des formations pour les salariés. Nous apportons aussi un soutien juridique ou encore sur les nouvelles normes. Cet après-midi par exemple, nous proposons une formation faite par un assureur pour savoir quel contrat les entreprise­s qui font du panneau solaire doivent prendre.

L’on parle beaucoup du manque de main-d’oeuvre pour les entreprise­s du bâtiment. Le départemen­t des Yvelines est-il aussi touché par ce phénomène ?

Bien sûr. Nous cherchons par exemple depuis un an un poseur de fenêtre. Je pense qu’il faut mieux expliquer nos métiers. Pour cela, nous participon­s notamment à des forums dans des écoles. L’objectif est de dire aux jeunes qu’il y a des gens heureux dans nos métiers ! Il y a de belles réussites, il faut les faire connaitre. Sensibilis­er les jeunes, c’est un devoir. Le bâtiment n’est en général pas le premier choix. Il faut attirer les jeunes. Point positif, nous remarquons qu’il y a de plus en plus de jeunes filles qui rejoignent le bâtiment.

Mais cela reste difficile. Le CFA (centre de formation des apprentis) d’aubergenvi­lle est en train de fermer. C’est un véritable drame pour nous. Il ne reste que celui de Trappes dans le départemen­t. Or, c’est vital pour nos entreprise­s. Aujourd’hui, par exemple, un apprenti métallier des Yvelines doit aller se former dans les Hauts-de-seine.

Le ralentisse­ment du marché de l’immobilier a-t-il des effets sur les entreprise­s du bâtiment des Yvelines ?

Nous avons beaucoup moins d’avance qu’auparavant. Avant, nous avions des carnets de commandes remplis sur trois à six mois. Désormais, c’est plutôt sur deux à trois mois. Et 2025 s’annonce aussi compliquée. Dans les Yvelines, les mises en chantier de logement ont baissé de 34 %. Nous avons perdu 0 ;8 % de salariés dans la constructi­on.

La tenue des Jeux olympiques et paralympiq­ues en France, et notamment dans les Yvelines, a-t-elle des conséquenc­es sur le travail des artisans ?

Tous les échafaudag­es sur rue doivent être enlevés fin mai par exemple. Évidemment, cela entraine des complicati­ons dont nous n’avions pas forcément besoin même si nous étions contents que la France ait été choisie. Mais cela n’arrive pas au bon moment. Les jeux paralympiq­ues début septembre, ce n’est pas évident non plus.

❝ Les élus sont à notre écoute CHRISTOPHE BOUGUOIN, PRÉSIDENT DE LA FFB78

❝ Il faut mieux expliquer nos métiers aux jeunes CHRISTOPHE BOUGUOIN

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