Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Un p’tit truc en plus

- ⬤ Pierre LIMAT

Combien de films se sont placés au croisement de deux titres déjà très identifiés (et aimés) pour mieux se vendre ? Quitte à ce que ce soit un peu mensonger. Mais il arrive que cela tombe juste, comme lorsque l’on situe Un p’tit truc en plus à mi-chemin de Nos jours heureux et Intouchabl­es.

Car il est bien question de handicap et d’un colonie de vacances dans le premier long métrage réalisé par Artus. Qui incarne le rôle principal : celui d’un truand que le hasard et un quiproquo amènent à se cacher parmi un groupe d’handicapés et de leurs éducateurs, après un braquage réalisé avec son père (Clovis Cornillac, plus bourru que jamais). « Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais », nous dit le synopsis de cette comédie, qui ne prétend pas réinventer la roue. Ou l’humour au cinéma. S’il marche sur les traces des deux succès d’eric Toledano et Olivier Nakache cités plus haut, et avec lesquels il partage quelques thèmes, ce long métrage se révèle modeste, simple et sincère. Et c’est peut-être de là que vient son efficacité.

Car on rit beaucoup, sans jamais se moquer, dans ce récit qui sait tirer parti de son formidable casting et permet de déculpabil­iser les rires de ses spectateur­s. On pleure aussi. Moins souvent mais plus qu’on ne pourrait le croire, grâce à l’innocence qui se dégage de ces adultes mis à l’écart de la société et sur lesquels Artus braque ses projecteur­s.

Parrain des Jeux Paralympiq­ues et de Handicap Internatio­nal, il nous emmène sur un terrain certes balisé, dont on devine vite le terminus. Mais le plus important n’est pas tant que là que dans les émotions qu’il nous fait ressentir.

A tel point que beaucoup se retrouvero­nt tiraillés : entre un esprit critique qui fait pointer ses quelques défauts du doigt, et le plaisir immédiat que procure ce P’tit truc en plus, dont on ressort avec le sourire et les yeux embués. Si la tendance entrevue lors de ces premiers jours d’exploitati­on se confirme, il risque fort d’avoir en commun avec Nos jours heureux et Intouchabl­es un joli succès en salles. Qui serait plus que mérité.

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