Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
La Ville va investir 2,7 millions d’euros
La municipalité de Carrières-sous-poissy a décidé de conduire un programme d’investissement de 2,7 millions d’euros, d’ici 2025 pour mettre aux normes tous ses bâtiments et équipements destinés à recevoir du public, au regard de tous les handicaps.
Handicap moteur, handicap mental, handicap auditif, handicap visuel. La Ville de Carrièressous-poissy souhaite aller au-delà de ce qu’impose la loi en termes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Le 25 mai dernier, en conseil municipal, elle a acté un agenda d’accessibilité programmée visant à rendre accessible l’ensemble de ses 61 bâtiments et équipements destinés à recevoir du public à toute personne quel que soit le type de son handicap. Le coût s’élève à 2,7 millions d’euros pour la commune, sans possibilité d’aides ou de subventions.
Une fiche pour chaque bâtiment
« La loi du 11 février 2005 prévoyait que les communes avaient jusqu’au 1er janvier 2015 pour se mettre en conformité avec l’ensemble des règles d’accessibilité, rappelle Christophe Delrieu, maire de Carrières-sous-poissy. Puis, il y a eu un décret de 2014 qui prévoyait que les communes pouvaient s’engager sur un agenda d’accessibilité programmée, leur permettant de réaliser l’accessibilité de leurs établissements après le 1er janvier 2015. Nous aurions dû élaborer et déposer le dossier de mise en accessibilité au plus tard le 27 septembre 2015. En octobre, nous avions sollicité la préfecture, pour une prorogation de 8 mois. Elle nous a été accordée. »
Finalement, le dossier a été adressé le 27 mai dernier, au terme du long diagnostic confié à un bureau spécialisé. « Ils ont travaillé sur le sujet entre l’automne dernier et mai de cette année, confie le maire. Ils ont pu dresser une fiche de diagnostic pour chaque bâtiment et équipement de la ville concernée. Cela va de l’hôtel de ville au pôle Michel-colucci, en passant par le terrain de boule, le skate-park ou encore l’église Saint-joseph. L’église Saintlouis n’est pas concernée car elle appartient à l’église. »
300 000 euros par an
L’agenda est réparti en trois phases : 2017-2019 ; 2020-2022 et 2023-2025. « En réalité, la première phase démarre en août 2016, dit le maire. Chaque phase est divisée en trois périodes correspondant, grosso modo, à une année scolaire : 2016-2017, 2017-2018, 2018-2019, etc. » Chaque année, le programme d’investissement s’élèvera à environ 300 000 euros. « Nous avons réparti de manière équitable ces dépenses en tenant compte des éléments budgétaires de la commune. Le premier semestre sera consacré aux études, le second aux travaux. Nous avons choisi de privilégier, au cours de ce mandat, les travaux dans les lieux où on accueille le plus de monde : tout ce qui relève de l’enseignement, espace Louisarmand, pôle Michel-colucci, etc. » (Voir le détail ci-dessous) Certains travaux seront assurés en régie par les services de la Ville. Les plus importants ou spécialisés nécessiteront le recours à des entreprises. « Elles seront choisies chaque année. »
Parmi les solutions qui seront mises en place : un accompagnement des personnes qui se présentent à l’accueil d’un bâtiment public, fournitures de casques audio, signalétique en braille, installation d’ascenseur, de rampe d’accès, etc. « Dans son diagnostic, le bureau spécialisé propose des conseils techniques pour répondre au minimum requis pour chaque handicap. »
Le maire estime que la démarche est d’autant plus importante que, historiquement, à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville, « se trouvait la plus grande bibliothèque de livres en braille d’europe ». L’association protestante La Cause, dont le siège est rue Ernest-jolly, oeuvre, de son côté, pour l’accès à la lecture et à l’apprentissage des personnes en situation de handicap visuel.