Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
L’etat nous «pique» 200M€ !
Laurent Richard et le conseiller départemental des Yvelines, président de la commission des finances. Il explique les raisons qui ont poussé le Département à augmenter en un coup, son taux de la taxe foncière de 7,58% à 12.58%, soit une explosion de +66,66%.
« Nous sommes conscients que la hausse est violente. Avec le taux de base, on arrive à plus de 67% d’augmentation. C’est considérable. Mais l’etat a décidé de nous «piquer» 132 millions d’euros en baissant sa dotation globale de fonctionnement (DGF) de 145 M€ à 13M€ ! C’est 90% de la DGF qui disparaît. Nous sommes le département parmi les mieux gérés de France. Notre ratio personnel/habitant est le plus faible du pays. Nous avions un taux de 7,58%, le 4e département de France. L’etat nous dit : «Vous gérez bien avec une dette très basse et vos taux sont en dessous de la moyenne». En clair, comme nous sommes vertueux, nous devenons le département le plus ponctionné par l’etat. »
Parallèlement à cela, le Département indique devoir payer davantage dans le cadre du fonds de péréquation avec 26M€ redistribués en plus. « Nous sommes passés de 14 à 40 M€ à donner. » Ça fait au total 158M€ en moins pour les Yvelines qui présentent un budget de 1,370 milliard. Enfin, selon Laurent Richard, les dépenses sociales obligatoires augmentent sensiblement (+38M€) ; elles sont en partie dues à la situation sociale du pays, les migrants, l’aide à l’enfance. L’addition totale fait 196 M€ en moins dans la balance recettes
dépenses. « Nous avons fait environ 30M€ d’économies mais ce n’est pas suffisant. Nous voulons continuer de mener une politique de développement des transports (Eole), d’investissements dans les collèges (le numérique) et faciliter l’implantation des entreprises pour favoriser aussi l’emploi. » Avec un taux de 12,58%, les Yvelines restent parmi le top dix des départements les moins fiscalisés. Mais qu’en sera-t-il dans les années à venir ? « Il n’y aura pas d’augmentation sur les cinq années à venir, promet le président de la commission des finances. On peut aussi diminuer les taux si un changement de politique des dotations intervient ou si l’économie repart. On espère anfin que le rapprochement avec les Hauts-de-seine produira des économies. »