Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
80 migrants à l’île de loisirs de Verneuil : les élus disent non
En vue du démantèlement de la Jungle de Calais, l’état cherche à répartir les migrants sur le territoire national. Dans les Yvelines, l’île de loisirs du Val de Seine, à Verneuil-sur-seine, aurait été ciblée pour accueillir 80 migrants. C’est du moins ce qui ressortirait des conversations téléphoniques, mardi 13 septembre, entre le sous-préfet de Saint-germain-en-laye, Stéphane Grauvogel, et respectivement le président du syndicat mixte de l’île de loisirs du Val de Seine, Pascal Collado et le maire de Verneuil-sur-seine, Philippe Tautou.
« Rien n’est fait, assure Pascal Collado. L’île de loisirs a été effectivement identifiée et j’ai été appelé mardi soir pour discuter des capacités d’hébergement. J’ai répondu au sous-préfet que j’étais sensible, en tant que personne et qu’élu, à la situation fort préoccupante des migrants, néanmoins, je me rallie à la Valérie Pécresse, la présidente de Région lorsqu’elle dit que les îles de loisirs n’ont pas vocation à devenir des centres d’hébergement de réfugiés. »
Le président du syndicat mixte insiste sur le fait que les deux centres d’hébergement de l’île de loisirs n’ont pas de disponibilités. « Dans le bâtiment, de la plage, nous avons une convention avec le centre de préformation du PSG, ils y sont à l’année. Dans le second bâtiment, nous avons plusieurs conventions, notamment avec la Caisse centrale d’activités sociales du personnel des industries électrique et gazière. Nous accueillons des groupes et les week-ends sont tous pleins car ils sont très demandés pour des événements en famille ou autre et les gens en profitent pour dormir sur place. »
De son côté Philippe Tautou, qui a également eu le sous-préfet au téléphone mardi, rappelle que « notre territoire est déjà très largement sollicité et qu’il convient de ne pas rajouter de difficultés. » Il dresse une liste : « Des migrants, nous en accueillons déjà à Triel et à Mézy, nous avons une des plus importants camps de gens du voyage à Chapet-verneuil-vernouillet, et d’autres régulièrement dans la boucle de Chanteloup, sans oublier le camp de Roms à Triel. Notre territoire souffre déjà de difficultés majeures, j’ai dit au sous-préfet de ne pas trop en demander. »
Les deux élus attendent une réponse officielle du sous-préfet dans les prochains jours. « L’état prend ses responsabilités, conclut Pascal Collado. Il peut menacer de réquisitionner les centres d’hébergement. Mais, on ne va pas annuler des réservations de groupes ou de mariages qui, en plus, assurent des recettes financières pour l’île de loisirs, pour accueillir des migrants ! »