Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

L’arracheur de sacs frappait à la gare

- F. D.

Julio, 24 ans, est un arracheur de sac. Plutôt violent. Il aime aussi retourner sa veste. Un coup il nie, un autre il reconnaît pour mieux repartir en arrière… Bref, il ne sait plus trop dans quelle direction aller. Peut-être parce qu’il est sous curatelle renforcée et qu’il peine à s’exprimer.

Cette image, il l’a renvoyée tout au long de son procès, ce mercredi 14 septembre. Face à lui, une seule victime retranchée à l’extrémité de son banc ; une procureure très remontée. À ses côtés, une avocate qui tente de comprendre, ou plutôt de faire admettre la situation.

Julio a été arrêté alors qu’il avait commis une série de vols à l’arraché, en gare d’achères, les 5, 23 et 28 juillet dernier. À chaque fois, il cible des femmes car « elles peuvent moins se défendre ». Après leur avoir tapoté l’épaule, il empoigne les sacs à mains. Lorsqu’elles résistent, il n’hésite pas à donner du poing. Une victime se verra prescrire six jours d’arrêt. Une autre le reconnaîtr­a formelleme­nt sur Facebook. Un témoin de la scène lui a immédiatem­ent présenté une photo, ayant déjà subi les assauts de Julio.

« Les policiers m’ont forcé à avouer »

À son domicile, toujours à Achères, les enquêteurs retrouvero­nt différente­s affaires. Ils mettront la main sur deux cartes d’identité appartenan­t aux enfants d’une femme attaquée. Comment expliquer leur présence ? Julio affirmera que des jeunes sont rentrés chez lui de force pour les déposer. « Quand les attaques ont eu lieu, je n’étais pas à la gare. J’étais chez moi. Les policiers m’ont forcé à avouer ! » Sauf que d’autres victimes se sont manifestée­s en sa défaveur.

Pour la procureure, les explicatio­ns ne tiennent pas. Elle promet une sentence sévère et tient parole : 8 mois d’incarcérat­ion et des soins psychiatri­ques et pour l’alcool.

Face à la charge, l’avocate de la défense soulève la question de la responsabi­lité pénale de Julio. Elle s’étonne d’un rapport d’expertise un peu trop rapide, par un « médecin dont les analyses provoquent souvent des étonnement­s parmi les avocats ». Elle s’indigne également que Facebook soit utilisé pour reconnaîtr­e un suspect.

Malgré toute sa vigueur, elle n’obtiendra pas gain de cause. Le tribunal ne demandera pas d’autre expertise et suivra, au mot près, les réquisitio­ns du procureur.

« Les femmes peuvent moins se défendre »

Newspapers in French

Newspapers from France