Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Quand les berges prenaient des allures de station balnéaire
Sartrouville a eu sa plage. À une autre époque, chaque été, la deuxième ville des Yvelines prenait des allures de station balnéaire. Une facette méconnue de l’histoire de la commune, mise à l’honneur ce week-end à l’occasion des Journées du patrimoine.
Le club des Tritons
En 1931, un club de natation, « Les Tritons » a été créée par un certain Éric Bazin. Dans la lancée, une plage longue de 70 mètres a été aménagée, quai du Pecq, entre les rues Jean-nicolle et Henri-dunant (rue de la Ferme à l’époque). Ce banc de sable urbain, qui a vu le jour près de 70 ans avant Paris-plage, disposait de cabines, d’un plongeoir, et d’un maître nageur.
Le lâcher de cochon
La plage des Tritons ouvrait aux alentours du mois de juin. Elle accueillait son lot de flâneurs, mais aussi des manifestations sportives réunissant les clubs de la région. L’endroit avait ses rituels qui peuvent paraître barbares aujourd’hui… Des lâchers de canard et de cochon étaient organisés pour certaines occasions : la bête, jetée dans la Seine et couverte de graisse, devait être attrapée par des nageurs. Le cochon était dégusté lors du repas de fin d’année ; le sort du canard dépendait de la personne qui l’attrapait.
L’histoire de cette plage a connu un épilogue tragique. Le 27 mai 1944, les bombardements ont détruit les lieux, causant de nombreuses victimes, dont son créateur, Émile Bazin.
Même si elle existait encore aujourd’hui, elle ne pourrait plus accueillir de baigneurs. À cause de la pollution, il est désormais interdit de faire trempette dans la Seine en Île-de-france.