Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Un rapprochement qui a su sens si…
Voisins, avec des complémentarités et des différences, les départements des Yvelines et Hauts-de-seine sont engagés depuis janvier dans un rapprochement appelé à se transformer en fusion en cas d’affinités réciproques. L’établissement public commun aux deux territoires a confié au conseil de développement durable des Hauts-de-seine le soin d’identifier spécificités et enjeux et de dégager des pistes ou des leviers d’action dont la complémentarité interdépartementale pourrait se saisir.
En décembre, lors du conseil d’administration de L’EPI, François Leblond, président du conseil de développement durable est venu rendre compte du travail de l’instance. Le rapport a principalement consisté à faire des parallèles et à mettre en évidence ce qui ne rendait pas incompatible la fusion des deux territoires, plus qu’à peser le pour et le contre : « Ce rapprochement aura du sens s’il est porteur de nouveautés et n’est pas une simple addition, il faut une approche nouvelle », a résumé le rapporteur d’un dossier répondant à ce qui avait été demandé au groupe de travail. Ces conclusions n’ont pourtant pas été du goût de Gabriel Massou (Pc-genevilliers) qui aurait préféré un travail sur des similitudes pouvant exister avec le Val d’oise ou l’essonne, convaincu « d’arriver aux mêmes conclusions. C’est un parti pris de faire ce genre d’analyse. »
À son tour, Philippe Brillault (LR-LE Chesnay) souhaiterait que le groupe de travail « se recentre sur les compétences départementales. » Favorable à un travail en commun mais opposé à une fusion et dubitatif sur l’intérêt pour les deux départements, Yves Vandewalle (Lr-chevreuse) s’est exprimé de nouveau sur l’absence de nécessité « de se marier. Éloigner le centre de décisions des citoyens ne va pas dans le bon sens. » Olivier Lebrun (Lr-versailles) a répliqué que le tramway T6 était l’exemple de points communs entre Yvelines et Hauts-deseine. « Tout le monde préconise l’intercommunalité, mais quand on y arrive, il n’y a plus personne. Il faut aller de l’avant. Ce n’est pas parce que l’on fusionne qu’on ne pourra pas maintenir la proximité. On a travaillé là-dessus, les débats de fusion ou pas fusion sont un peu d’arrière-garde. »
Patrick Devedjian, le patron des Hauts-de-seine a rappelé que les comparaisons devaient être faites avec ce qui était comparable et qu’il fallait cesser d’imaginer que l’un des deux départements serait plus gagnant que l’autre. Après quoi Pierre Bédier, son homologue des Yvelines, fort d’incohérences dénoncées dans le découpage des cantons ou la constitution de certaines intercos a précisé que ce que proposaient les deux assemblées était « une simplification. L’autre débat essentiel est : laissons-nous à l’etat le droit de décider ou faisonsnous les choses à sa place ? L’organisation territoriale dans la région parisienne ne marche pas, eh bien changeons-la ! »