Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Eddie Aït : « La ville est coupée en trois quartiers figés »
Eddie Ait (PRG), conseiller municipal d’opposition de Carrières-souspoissy et conseiller régional dresse un état des lieux à mi-mandat.
Quel bilan faites-vous de ces trois dernières années ?
De notre côté, nous nous sommes dotés de moyens pour fonctionner. Nous avons pris une permanence que nous payons de notre poche. Nous avons lancé un certain nombre d’initiatives : des collectifs budgétaires, des collectifs sur les rythmes scolaires, des pétitions sur divers sujets. Nous sommes présents aux manifestations de la commune. Nous essayons d’être le plus visible possible. Il y a des soutiens et des opposants, mais au moins les habitants nous savent toujours actifs.
Du côté de la mairie, nous considérons trois niveaux de bilan : des abandons, des reniements et des ratés. Sur les questions fiscales, on a fait les calculs : la taxe d’habitation a augmenté de plus de 25 % sur trois ans, alors que nous l’avions augmenté de 11 % de 2008 à 2014. Le maire s’était pourtant engagé à avoir une maîtrise fiscale raisonnable. Les habitants ne comprennent plus, d’autant qu’il y a plus de huit services publics qui ont fermé en trois ans : une microcrèche, une ludothèque, un point d’information au droit, un point d’info tourisme, la prévention spécialisée, ainsi que deux antennes de la protection infantile.
Les effectifs de la police municipale ont triplé, c’est une bonne chose mais elle est dans un tout répressif, sans explication et sans pédagogie, alors qu’elle doit être une police citoyenne et de proximité. De la même façon, il y a un raté sur toutes les constructions lancées à l’entrée de la ville. Elles ont été revues à la baisse en termes d’équipements publics. Au sein de la ZAC Centralité, il devait y avoir deux écoles, une a été abandonnée, tout comme la garderie. Une salle associative n’a toujours pas ouvert, un poste de police a été fermé dans le quartier de Saint-louis.
Comment se déroulent vos relations avec le maire ?
On ne répond pas à nos courriers. On ne nous communique pas les pièces. Au moins huit procédures sont engagées au tribunal administratif pour excès de pouvoir. Et d’autres plus lourdes pour détournement présumé de fond public. Il y a une opacité, un manque de dialogue et un manque de considération. On a un maire qui nous parait fébrile et préoccupé.
Quelles actions prévoyezvous ?
Poursuivre la permanence et les rendez-vous que nous avons dans la ville. Continuer à aller au contact. Nous sommes régulièrement aux réunions des associations et aux manifestations culturelles et sportives. On va engager des campagnes de porte à porte déconnectées des élections présidentielles et législatives, sur des sujets précis de la vie quotidienne. Je veux construire une offre alternative. Aujourd’hui, il y a un problème sur les transports urbains, la circulation et la sécurité quotidienne. Il y a des raids de quad et de moto qui se répètent. Des communautés ne se parlent plus. La ville est coupée en trois quartiers figés. Certes, il y a un problème avec les dotations de l’état aux collectivités, mais il faut expliquer aux gens, leur dire pourquoi il y a des sacrifices. On ne peut pas augmenter les impôts, fermer des services, et dire ce n’est pas de ma faute c’est celle de l’état.
Quelles sont vos ambitions pour les élections législatives et municipales ?
Concernant les législatives, je considère d’abord les intérêts de la ville. Si ce que l’on porte au sein de cette 6e circonscription n’est pas défendu, je n’exclus pas de me présenter. Je suis aujourd’hui préinvesti par mon parti (PRG). Dans tous les cas, on s’assurera que les intérêts de la ville sont défendus. Pour les municipales, la question n’est pas de savoir si j’y vais ou pas. C’est comment on va construire une offre politique alternative face à une gestion opaque et clairement problématique. Nous considérons qu’il y a des atteintes faites à la morale politique. Nous avons noué un partenariat avec l’association Anticor qui est saisie sur les affaires de la ville. Et nous avons un accord avec l’association des élus d’opposition car le système actuel ne nous plaît pas.