Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Une motion qui ne satisfait pas le collectif d’opposants

- T.R.

Le collectif Linky 78 opposé au déploiemen­t des compteurs intelligen­ts avec courant porteur en ligne a manifesté en mairie d’orgeval, au moment du conseil municipal. Les élus ont adopté une motion sur le sujet, motion jugée insuffisan­te par les opposants.

« Soit on laisse faire, soit on s’oppose… Mais dire chacun pour soi, cela revient à dire Enedis, faites ce que vous voulez. » Henri Boulan, habitant de Bazemont et membre du collectif Linky 78 a vivement réagi à la motion adoptée par une majorité des conseiller­s municipaux d’orgeval, mardi 11 avril. Une quarantain­e de personnes opposées au déploiemen­t des compteurs intelligen­ts avec courant porteur en ligne s’étaient réunies en mairie d’orgeval, juste avant la séance de conseil municipal, afin d’appeler les élus à les soutenir. Ils espéraient une délibérati­on similaire à celle prise le 30 mars dernier par les élus de Villennes-sur-seine. Ces derniers avaient exprimé clairement leur refus de l’installati­on de compteurs Linky sur le territoire de la commune.

En début de séance, le collectif a remis à Yannick Tasset, maire d’orgeval, une pétition signée par 601 personnes, « 95 % sont des Orgevalais », précise un membre.

« Les délibérati­ons sont attaquées »

L’édile a alors pris la parole et lu la propositio­n de motion destinée à Enedis « dans le cadre de l’installati­on des compteurs Linky à Orgeval ».

« J’ai pris la décision de proposer une motion car les délibérati­ons qui ont été prises jusqu’à présent en France, sont attaquées à la fois par Enedis et les préfets. Le sous-préfet de Saint-germain-en-laye m’a clairement indiqué que le maire ne peut pas faire voter une délibérati­on qui va contre une loi de la République. »

La motion rappelle que si la commune reste propriétai­re des compteurs, elle a délégué sa compétence distributi­on de l’électricit­é à la communauté urbaine GPS & O qui elle-même est adhérente à un syndicat (le Syndicat d’électricit­é des Yvelines qui regroupe 200 communes). « Toute défaillanc­e du système ou de gestion est couverte par le concession­naire Enedis, dans le cadre du contrat le liant à chaque usager », rappelle la motion.

Elle ajoute que la commune ne « peut intervenir en tant que propriétai­re des compteurs, que dans l’hypothèse où les compteurs ne seraient plus utiles au service public et sortiraien­t du domaine public, ce qui n’est pas le cas puisque les compteurs sont changés et restent dans le domaine public ».

Elle précise que le maire ne peut pas non plus faire valoir ses pouvoirs de police afin de prévenir ou faire cesser un trouble à la sécurité, à la tranquilli­té et à la salubrité. « De telles mesures, pour être légales, doivent être nécessaire­s et proportion­nées à la gravité des faits. Elles devraient être limitées dans le temps. Ces mesures iraient à l’encontre des lois et règlements qui prévoient et organisent le déploiemen­t des compteurs en France. »

Concernant le principe de précaution, là aussi, la motion écarte son applicatio­n. « Ce principe ne peut être exercé que s’il est proportion­nel au risque encouru et le risque doit être prouvé. Or, le Conseil d’état écarte ce moyen, estimant que l’état des connaissan­ces scientifiq­ues ne fait apparaître aucun risque, même incertain, de nature à faire obstacle au déploiemen­t de ces compteurs. »

Enfin, le texte souligne le fait que la Commission nationale informatiq­ue et liberté (CNIL) « a encadré les conditions dans lesquelles les données peuvent être enregistré­es et collectées par Enedis et transmises à d’autres sociétés ».

La motion fixe quatre demandes à destinatio­n du concession­naire :

« Enedis doit respecter le choix du consommate­ur et ne pas installer les compteurs chez les habitants les refusant.

Enedis doit respecter la propriété privée des habitation­s et ne pas pénétrer dans les propriétés si l’habitant

Solution intermédia­ire

La Ville a donc opté pour une solution intermédia­ire : plutôt que de s’opposer au déploiemen­t des compteurs sur la commune, elle « demande instamment à Enedis de respecter la volonté des habitants dans le refus de la mise en place du nouveau compteur » (lire encadré).

« J’essaie d’être pragmatiqu­e, a commenté le maire. Je n’ai pas le droit de m’opposer à la loi, quel intérêt de prendre une délibérati­on quand on sait qu’elle va être attaquée par le préfet et Enedis

Face aux élus, Henri Boulan, membre du collectif Linky 78, a exprimé la position des opposants au déploiemen­t des compteurs Linky : « Linky n’est pas un simple compteur électrique, c’est un système pour prendre nos informatio­ns personnell­es. La transition énergétiqu­e n’est pas assurée par Linky, c’est uniquement pour nous fourguer des services dont nous n’avons pas besoin et fournir des données à des start-up en cours de création. refuse l’installati­on du compteur Linky.

Enedis doit se conformer aux recommanda­tions de la CNIL pour la collecte et la diffusion des données sur chaque foyer équipé d’un compteur Linky.

Enedis doit s’engager à mettre en place une communicat­ion adaptée auprès de tous les habitants. »

? » L’édile estime qu’enedis n’a pas besoin que 100 % des Orgevalais soient équipés de compteurs Linky pour établir une connaissan­ce fine de la consommati­on électrique et que les compteurs blancs sont compatible­s avec la directive européenne.

« Je vais convier les représenta­nts d’enedis pour leur remettre la motion, conclut-il. Et s’ils ne respectent pas son contenu, ils auront affaire à nous ! » »

Selon lui, « il faut être plusieurs si beaucoup de communes prennent des délibérati­ons, le ministère de l’intérieur va tendre l’oreille. En revanche, si tout le monde ferme sa bouche, l’état qui est l’actionnair­e principal d’enedis, va gagner. On peut baisser les bras ou, au contraire, dire « non, nous ne sommes pas d’accord ! ». Une bonne délibérati­on me paraît plus utile qu’une faible motion. » La ville d’achères accueiller­a des réunions d’informatio­n animées par la Coordinati­on Handicap Locale, le mercredi à 14 h, salle Amarante de la mairie, aux dates suivantes : 26 avril, 21 juin, 30 août, 18 octobre, 20 décembre. Le but : mieux connaître les droits et prestation­s liés à la reconnaiss­ance du travailleu­r handicapé, proposés par la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s (MDPH). Est-ce que je suis obligé de parler de mon handicap ? Est-ce que mon employeur va être informé ? Comment fonctionne le reclasseme­nt profession­nel ? Au cours de ces réunions publiques, toutes ces questions sont abordées et les réponses apportées, en tenant compte des situations spécifique­s des personnes présentes. Pour l’année écoulée, 50 personnes ont participé aux réunions collective­s et 3 578 dossiers de demande « MDPH » ont été déposés par des Achérois.

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