Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Triel Environnement contre le « bétonnage de la commune »
Sophie Quérignard est membre de l’association Triel Environnement qui compte actuellement 70 membres. « En septembre 2016, nous avions décidé en assemblée générale de nous intéresser au thème de l’urbanisme, avec Philippe Lévy et Daniel Canny, explique-t-elle. Nous avions lancé une pétition avec 200 signatures pour dire « non au bétonnage de Triel » dans le cadre du programme local de l’habitat intercommunal qui prévoit de construire 800 logements d’ici 2020 dans la commune. Nous ne sommes pas contre les logements locatifs aidés mais nous estimons que les projets doivent être cohérents. »
Sophie Quérignard dénonce un manque de transparence sur les projets de la part de la municipalité. « Nous ne sommes pas contre le maire et son équipe, nous voulons simplement réfléchir avec eux. Nous avons monté un groupe de travail d’une vingtaine de personnes. Nous essayons de mettre en place des outils pour comprendre les instances, leur rôle dans le but d’être une force de propositions. »
L’association estime que la priorité devrait être de rendre la ville plus attractive en aménageant un centre-ville bien identifié, en proposant un marché digne de ce nom. « Aujourd’hui, nous n’avons droit qu’ à un petit marché avec une rôtisserie et un poissonier le jeudi. La ville est moribonde! »
« Exemple à ne plus reproduire »
Concernant le projet de 90 logements (dont 30 sociaux) au 95 rue Paul-doumer, Sophie Quérignard estime qu’il s’agit de l’exemple à ne plus reproduire. « Cela se vend au comptegouttes car c’est très bétonné et les prix de départ étaient élevés par rapport à Verneuil qui contrairement à Triel bénéficiera de l’attractivité d’eole. Le bâtiment est aligné sur la rue, avec l’impression que le balcon va tomber sur la rue. Certains vont se retrouver dans des appartements avec très peu d’ensoleillement et un vis-à-vis avec d’autres gens. »
Elle cite le travail de recherche de l’ancien maire de Triel, Jeanpierre Houllemare (publié sur son blog) qui, de son côté, dénonce l’illégalité du permis de construire. « Le projet ne respecte pas la pente de la rue », estime ce dernier.
Pour l’heure, l’association n’envisage pas de recours en justice contre le projet et le permis de construire. « Le problème, c’est que ça demande des moyens financiers, conclut Sophie Quérignard. C’est la lutte entre le pot de terre et le pot de fer. Mais on se renseigne, la question est en suspens. Il faut aussi que les riverains se sentent concernés. »