Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
« L’ingérable » Yassine Belattar continue de donner de la voix
Humoriste, chroniqueur et animateur de radio et de télévision, Yassine Belattar (35 ans depuis le 27 juin) est né à Conflans-sainte-honorine. Un département qui lui est cher : « Ma souche et mon ADN, ce sont les Yvelines ».
Yassine Belattar est né en 1982 à Conflans-sainte-honorine. C’est à L’étang-la-ville qu’il passe son enfance. Il se passionne dès son plus jeune âge pour la radio. C’est à Strange FM, une radio pirate émettant dans le département qui sera rebaptisée par la suite Yvelines Radio, qu’il fait ses premières armes sur les ondes. « J’avais 10 ans et je suis tombé dedans. J’avais l’ambition de partir des Yvelines pour réussir à Paris. C’est devenu mon métier. J’étais trop attiré par les femmes pour être footballeur. Le foot est mon autre grande passion. »
Artiste multicarte et engagé, Yassine Belattar poursuit son aventure sur la bande FM du côté de Générations 88.2 en 2003. Il commence à se faire un nom avec ses répliques iconoclastes. Il sera aussi, pendant une saison, en 2009-2010, la tête de gondole de la matinale Le Mouv’ sur Radio France. Depuis octobre 2016, il a rejoint Radio Nova pour mener Les 30’ glorieuses avec son ancien compère de Générations 88.2, Thomas Barbazan.
« Je suis parti de rien. J’ai une reconnaissance de mon travail. J’étais un enfant de pauvres parmi les riches. Mes parents habitent Les Mureaux depuis longtemps. J’ai appris de mes expériences. La radio m’a appris à parler et à être écouté. »
La télévision, où il apparaît pour la première fois en 2006 dans le cadre d’une chronique insérée au programme En aparté sur Canal +, « m’a appris elle à être élégant et respectable ». On l’aperçoit ensuite sur Virgin 17. Sa rencontre avec Pierre Lescure lui vaut de participer à partir de 2008 à l’emblématique Ça balance à Paris (Paris Première). Puis vient la consécration, en 2009. Avec Le Belattar Show, sur France 4, l’enfant de Conflans a enfin sa propre émission. Les audiences sont mitigées. Son émission s’arrête au bout d’une seule saison.
« La télévision que j’aime n’est pas celle que je vois. J’essaye d’apporter ma pierre à l’édifice. Je serai toujours un artiste au service de médias. La télévision est venue après la radio mais je prends du plaisir dans les deux. Mais je suis un homme libre. Quand cela ne me plaît pas, je claque la porte et je m’en vais ! » Illustration. En 2015, il quitte La Grosse Émission, lors de son retour sur Comédie + en quotidienne, après seulement quelques mois d’antenne.
« L’histoire du môme de 20 ans qui débarque à Paris sans réseau » se poursuit aujourd’hui sur le même tempo. Il aimerait s’investir dans le club de foot des Mureaux (N3), après avoir tenté il y a plusieurs années d’entrer au Red Star et au Paris FC. « Tout ce qui a trait au social, au culturel et au sportif, je suis à l’écoute. J’ai aussi un projet écologique qui se mélange à la banlieue : La Banlieue verte. Je veux commencer dans les Yvelines. C’est
« La radio m’a appris à parler et à être écouté » « La télévision m’a appris à être élégant et respectable »
un projet qui va me prendre du temps et de l’énergie. » Il n’en dira pas plus… Homme aux multicasquettes, sans cesse en mouvement, Yassine Belattar est également devenu directeur de théâtre après être lui-même monté sur scène en 2012 avec Ingérable, « un stand-up anti stand-up ». « Moi qui n’avais pas accès au théâtre plus jeune… On est en train d’écrire avec des amis un film où je vais jouer également. »
En mai dernier, il est remonté sur scène avec Ingérable, version « dernière avant Marine (Le Pen) ». C’était au Bataclan, dans un quartier qu’il connaît bien et où il a ses habitudes. François Hollande, alors président de la République, était dans la salle. C’était la première fois qu’un humoriste se produisait sur cette scène depuis l’attentat du 13 novembre 2015. « Je fais allumer la salle car si ça tire je veux savoir d’où ça vient », avait-il lancé pour ouvrir son one-manshow.
Au Bataclan avec Ingérable