Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le « oui mais » des associations locales
Une soixantaine de personnes s’est rassemblée en marge de l’inauguration officielle du parc du Peuple de l’herbe, à Carrières-sous-poissy, samedi dernier. Reconnaissables à leurs T-shirts blancs sur lesquels était indiqué en vert « J’aime mon parc mais…. », des membres du Collectif des riverains du parc de l’herbe, des Amis de Triel, de Triel Environnement, de L’ASAEEC Votre vie à Carrière, de L’APTERS ou encore de Rives de Seine Nature Environnement ont interpellé les élus et les officiels présents. Ils ont notamment remis un courrier à Philippe Tautou, président de la communauté urbaine GPS & O, et à Serge Morvan, préfet des Yvelines, pour demander la création d’un comité de suivi du parc et un moratoire sur le projet de port de déchets industriels à la lisière du parc.
« Outre les incivilités et les problèmes de sécurité redondants, nous regrettons, bien que cela était prévu dans le cahier des charges, qu’aucun écologue n’ait été associé à la création et au suivi du parc », explique Anthony Effroy de Rives de Seine Nature et Environnement. « Cela aurait pourtant permis d’éviter quelques erreurs comme l’installation de nichoirs à hirondelles dans des espaces où les hirondelles ne vont pas, l’intégration de remblais de mauvaise qualité où encore des étangs situés trop près des promeneurs, ne permettant pas aux oiseaux de nicher. »
Jean-pierre Grenier du Collectif Nopivals, estime que le parc « financé avec l’argent public à hauteur de 24 millions d’euros » a coûté cher aux contribuables. En valorisant l’existant et en évitant l’abattage d’une centaine d’arbres, dont des arbres centenaires, nous aurions pu parvenir à un meilleur résultat pour un coût moindre. ».
L’autre sujet de préoccupation des associations, c’est le projet limitrophe d’un port industriel de retraitement des déchets. « Ce projet lancé en 1994 n’a plus de raison d’être avec le port d’achères, explique Anthony Effroy. Le commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable sur ce port industriel indiquant que les pollutions induites seraient problématiques pour les populations environnantes, d’autant que la possibilité d’y retraiter de l’amiante n’est pas exclue ».
Les associations, qui ont attaqué la déclaration de projet de Ports de Paris et l’autorisation du préfet, demandent que le projet soit repensé pour un port de plaisance. « Le manque de places pour les bateaux de plaisance est criant en Île-defrance, insiste Anthony Effroy. La Marina Port Saint-louis est volontairement mise en sous-capacité. Nous demandons donc un moratoire sur le projet de port industriel de déchets et le développement d’une alternative touristique qui serait nettement plus en cohérence avec le parc du Peuple de l’herbe. »