Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

La fête aux Ibis tourne au vinaigre

- M. S.

Quarante lycéens ont choisi de fêter la fin du baccalauré­at en même temps que la Fête de la musique, les 21 et 22 juin derniers. Comme chaque année, les pelouses des Ibis sont envahies par ces jeunes qui n’ont pas oublié de boire de l’alcool. Après c’est toujours la même chose : les habitants commencent à se plaindre, la police municipale arrive. Cette année, les quatre agents n’ont pas pesé lourd face aux jeunes dont certains comme Reda commençaie­nt à s’activer.

Jugé vendredi dans le cadre de la comparutio­n immédiate, le jeune homme, dont le père travaille à l’ambassade de France en Russie, s’est trop énervé. « Vous avez exigé de voir leur carte de police, a rappelé le juge, puis vous les avez insultés. » « Ne me touche pas gros porc ! », auriez-vous dit à l’un des policiers municipaux.

« Je voulais porter plainte contre les trois policiers qui nous ont gazés. Je ne voulais pas être agressif. » Par la suite, Reda va refuser le menottage puis aurait rappelé la profession de son paternel : « Mon père va vous faire virer comme des crevards ! » Le jeune homme va parler de violences commises par les policiers qui l’auraient tiré par les menottes sur le sol. « J’ai reçu des coups », explique-t-il.

Toute cette affaire, on le voit bien, sentait le soufre tout comme le gaz lacrymogèn­e. L’avocat du prévenu va parler d’un « manque de discerneme­nt de la part des policiers ». « C’est un dossier délicat, a même souligné la procureure de la République. On apprend des bouts d’histoires à l’audience. Concernant les faits, les policiers font face à une quarantain­e d’individus. L’usage du gaz lacrymogèn­e est admis. Il n’aurait pas dû intervenir. Il était très énervé. Il y a un problème d’autorité et de gestion des règles. Je ne peux pas dire autre chose. Je vois encore des policiers qui ont subi des violences. Le bac, peutêtre l’ont-ils fêté trop tôt ? »

L’avocat du jeune homme a souhaité rééquilibr­er ce dossier : « Mon client a le jean déchiré, des abrasions aux coudes et ce coquard, il ne se l’est pas fait tout seul. Il s’est mal comporté, il a pu peut-être être arrogant mais la réponse policière n’était pas adaptée. On a dégainé (trop) rapidement le gaz lacrymogèn­e. Les policiers ont surréagi ! »

« Ne me touche pas gros porc ! » Deux mois de prison avec sursis

Les magistrats l’ont bien compris : ils ont requalifié les violences en rébellion et condamné le futur bachelier à deux mois de prison avec sursis avec obligation de faire un travail d’intérêt général de 70 heures. Il devra s’acquitter d’une somme à payer pour le préjudice subi aux deux policiers de 200 et 300 €. Un bon jugement finalement.

Newspapers in French

Newspapers from France