Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Fauché par une voiture volée, un policier toujours dans le coma
L’homme de 47 ans suspecté d’avoir volontairement renversé un policier, mercredi dernier à Verneuil, a été mis en examen et placé en détention provisoire samedi. Le pronostic vital du fonctionnaire qu’il a fauché n’est désormais plus engagé.
Il était aux alentours de 10 heures, le mercredi 6 septembre. Un Toyota Hilux gris volé dans les rues des Mureaux est repéré par une patrouille. « Sa plaque a été identifiée par le système Lapi (lecture automatique des plaques minéralogiques) », précise une source proche de l’affaire. Les fonctionnaires lui intiment l’ordre de s’arrêter. Sans succès. Une course-poursuite s’engage alors.
Boulevard André-malraux à Verneuil-sur-seine, le fuyard perd le contrôle du véhicule et percute un muret, tout près de la mairie. Des témoins estiment qu’il roulait à ce moment-là « à plus de 100 km/h ». Les policiers encerclent alors le pick-up, immobilisé après le choc. Mais le conducteur enclenche la marche arrière et fauche un adjoint de sécurité de 22 ans affecté au commissariat des Mureaux. Vu la tournure que prennent les événements, son passager, 51 ans, quitte l’habitacle et se rend. Il a été placé en garde à vue et mis hors de cause depuis.
Le fuyard tentera de renverser un autre policier qui lui barrait le passage, avant d’abandonner le pick-up, retrouvé en fin de matinée aux abords de la forêt de Verneuil-sur-seine. Une cinquantaine de policiers, appuyés par un hélicoptère, déployés sur le secteur ont tenté de localiser le fugitif. En vain. Le chien pisteur a perdu sa trace au niveau de la gare des Clairières, à Verneuil, ce qui laissait penser qu’il aurait pu disparaître en prenant le train.
Peu après midi, le dispositif de recherche a été levé dans le secteur. L’enquête s’est alors orientée vers un camp de gens du voyage sédentarisés à Saulx-marchais, où réside le suspect. Vers 15 h 30, vingt-cinq policiers et quinze gendarmes investissent les lieux. Ils interpellent un homme de 32 ans. Il est conduit dans les locaux de la Sûreté départementale, à Viroflay. Après visionnage des images de vidéosurveillance, il sera innocenté.
À plus de 100 km/h dans les rues Le suspect arrêté le lendemain à Évreux
Il s’agissait du frère de l’individu recherché qui sera, lui, formellement identifié vers 20 h 30. Sa caravane et sa voiture sont immédiatement saisies pour les besoins de l’enquête, sur le camp de Saulx-marchais. Peu après 23 heures, David F. est localisé à Évreux. Il a été arrêté au petit matin, au domicile de sa petite amie et placé en garde à vue pour tentatives d’homicides volontaires sur agents de la force publique.
« David F. est un délinquant d’habitude dont le casier judiciaire porte 31 condamnations, fait savoir Vincent Lesclous, le procureur de la République de Versailles. Elles sont intervenues depuis le 29 novembre 1988 principalement pour des faits au moins en partie en lien avec la conduite d’un véhicule. L’ensemble des peines a été exécuté. Il est sorti de prison en décembre 2016, restant sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve déjà partiellement révoqué. » Le parquet précise que le suspect se présentait régulièrement au service chargé de son suivi et qu’il avait obtenu le permis de conduire en avril dernier.
Le jeune adjoint de sécurité, toujours hospitalisé à l’hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-deseine) et maintenu dans le coma, a été traîné sur plusieurs mètres. Il souffrait de fractures aux jambes, d’un traumatisme crânien et d’un enfoncement de la cage thoracique.
Après plusieurs opérations et un état longtemps inquiétant, son pronostic vital n’était plus engagé lundi.