Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

À Sartrouvil­le, l’école Jaurès se mobilise pour garder Regina

- David Goudey

Le directeur de l’établissem­ent sartrouvil­lois, l’équipe enseignant­e, les enfants et les associatio­ns de parents d’élèves sont unis pour conserver le poste d’emploi à la vie scolaire de l’école. Un cas loin d’être isolé en France après la décision gouverneme­ntale.

Elle a su se rendre indispensa­ble, faire l’unanimité parmi l’équipe éducative et, surtout, gagner l’affection des 317 élèves de l’école élémentair­e Jeanjaurès de Sartrouvil­le.

Régina (46 ans) a appris fin septembre que son emploi à la vie scolaire (EVS) ne serait pas renouvelé. La Lilloise est l’une des victimes directes, souvent anonymes, de la décision prise par le gouverneme­nt, durant l’été, de réduire le nombre de contrats aidés, un dispositif très majoritair­ement utilisé par l’éducation nationale pour pourvoir des postes de surveillan­ts ou à la vie scolaire.

Un courrier envoyé au ministre de l’éducation nationale

Dans les Yvelines, actuelleme­nt, 350 contrats courts (1 an renouvelab­le ; 20 heures mensuelles) de ce type (dont 50 dans les collèges) sont en cours.

Depuis le 25 septembre et l’annonce officielle par la direction académique de la fin du contrat D’EVS de Régina, une vague de contestati­on a envahi l’école Jean-jaurès. Son directeur, l’ensemble des enseignant­s mais aussi les enfants et leurs parents sont mobilisés pour conserver leur perle et le poste.

Vendredi dernier, au matin, les parents d’élèves ont organisé un blocage symbolique des cours avec sit-in, sous le regard bienveilla­nt de l’équipe éducative. Une manière de montrer qu’il n’y a pas de fatalisme et que tous sont prêts à se battre. Jusqu’à la grève ? « On n’en est pas encore là mais l’idée nous a traversé l’esprit », admet cette enseignant­e.

Dès le 28 septembre, le directeur Éric Melot a adressé un courrier au ministre de l’éducation nationale pour défendre la cause de Régina et infléchir la décision.

Son contrat devait s’achever le 13 octobre. Elle a été finalement priée, pour des raisons d’assurance, de quitter les lieux en pleine journée le 5 octobre. Une gestion humaine jugée « scandaleus­e » par tous.

Régina, c’était le chaînon manquant. Sans EVS, « l’école ne peut plus fonctionne­r correcteme­nt et c’est au détriment des familles », s’indigne vivre l’école », s’accorde tout le monde. La bibliothèq­ue, une fois rénovée, a d’ailleurs été inaugurée symbolique­ment en présence du maire Pierre Fond au début de l’année.

« Sans EVS, l’école ne peut plus fonctionne­r »

Régina, qui assure encore la surveillan­ce de la cantine, assiste aux événements presque avec incrédulit­é. « C’est la première fois qu’on se bat pour moi, forcément ça fait quelque chose, confie-t-elle, au bord des larmes. J’aimerais tellement pouvoir continuer. Je n’ai pas vraiment envie de retourner travailler à la boulangeri­e. Mais bientôt, je n’aurai plus le choix. Il faudra bien que je trouve un nouveau travail. »

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