Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Lancement d’une expérimentation inédite
C’est une expérience inédite en France que lance l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes « Stéphanie » à Sartrouville. Après deux ans et demi de travail et, surtout, de recherche de financement, la structure va tester pendant deux ans un service de soins et d’accompagnement de personnes âgées à domicile calqué sur celui de l’ehpad. Coût de l’opération : 600 000 €. « D’ici à 6 mois, car nous avons prévu une montée en charge », explique Hélène Meilhac-flattet, la directrice de l’ehpad, 24 retraités volontaires vont pouvoir bénéficier pendant vingt-quatre mois de nombreux services proposés actuellement uniquement aux internes de la structure. « On se lance aussi dans un nouveau métier avec le portage de repas à domicile, au prix de la concurrence. Il y a par ailleurs un dispositif d’aide à la vie quotidienne, avec par exemple l’intervention à raison d’une heure par mois d’un technicien pour de menus travaux. »
Autre point fort : les seniors maintenus à domicile pourront profiter des soins et des accompagnements internes à l’ehpad (kiné, podologue, psychomotricien, psychologue, coiffure, restauration, animations diverses) sans surcoût. « Nous prenons en charge leur transport aller et retour depuis le domicile », insiste Hélène Meilhac-flattet.
Mais à dispositif particulier, prestations particulières. Un système de téléassistance moderne permettra aux personnes âgées maintenues à domicile d’être, « 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 », en lien direct avec la structure et de bénéficier d’un infirmier d’astreinte si besoin.
« Un hébergement en urgence d’une durée de 72 heures est également possible, de même qu’un hébergement temporaire de trois mois maximum après une sortie d’hospitalisation ou bien pour permettre aux aidants de se reposer ou de faire face à une difficulté personnelle. »
Dernière vertu, et pas des moindres, du dispositif : son prix pour les bénéficiaires. Hors services repas (5,70 € à l’ehpad, entre 8 et 9 € à domicile) et téléassistance (24 € mensuels), le tarif est de 5 €/jour là où un interne est facturé lui 66 €.
« Le placement en Ehpad est souvent un choix par défaut, poursuit Hélène Meilhacflattet. C’est même vrai dans 90 % des cas. Les personnes âgées souhaiteraient pouvoir rester chez elles le plus longtemps possible. Et nous, nous n’avons pas assez de places (90 actuellement) pour répondre aux demandes. Le constat s’est imposé comme une évidence. » Comme disait Voltaire, « si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer ».
Cette expérimentation est également une bonne nouvelle sur le front de l’emploi puisque l’ehpad est actuellement engagé dans le recrutement à mi-temps d’aides-soignants, d’un(e) infirmier(e) et d’un(e) pyschomotricien (ne).
Des chercheurs de l’université Paris Dauphine et du centre hospitalier universitaire de Reims (Marne) sont maintenant chargés d’évaluer la portée médicale de ce test innovant. « Sur le plan qualitatif, la question est maintenant de savoir s’il y a un impact bénéfique pour la personne âgée mais aussi pour l’aidant, précise Hélène Meilhac-flattet. Moi, je n’ai quasiment pas de doute. C’est l’avenir. »
L’ehpad de Sartrouville et la Croix-rouge vont expérimenter une solution inédite en France en proposant un service chez l’habitant calqué sur celui de la structure. 24 retraités bénéficiaires Moins cher que l’accueil en Ehpad Évaluation du test par des chercheurs