Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Franck Blankenship connaît la route à prendre
Houilles (R3) affronte Garges (D1) ce dimanche à l’occasion du 6e tour de la Coupe de France.
Il est peut-être à Houilles le mieux placé pour parler des émotions que peut procurer la Coupe de France. Franck Blankenship, 52 ans, arrivé au club en juin pour prendre les rênes de l’équipe fanion en R3, a vécu quelques belles aventures avec cette épreuve. En tant que joueur comme entraîneur.
Jeune, l’ancien latéral droit de Versailles (D3 et D4) a connu de belles épopées comme ce 32e de finale disputé en 1989. « On avait affronté Dunkerque qui évoluait en D2. J’avais une vingtaine d’années », se souvient-il. Avec la casquette de coach, son plus beau coup reste à l’heure actuelle un 7e tour avec Le Chesnay (DSR) en 2006 après avoir notamment éliminé Sannois-saint-gratien. « On perd 2-1 contre Laon qui était en CFA 2. C’est un match qui me reste encore en travers de la gorge. On avait eu des occasions de folie ce jour-là. »
Il y a trois ans, Blankenship a aussi emmené Conflans (DSR) jusqu’au sixième tour de la compétition où l’aventure a pris fin contre Noisy-le-sec (CFA). « C’est vrai que je suis souvent dans les coups », lâche celui qui a attaqué en septembre sa 17e saison comme entraîneur. Une fois encore, son nom refait surface à travers cette Coupe de France qui semble l’apprécier autant qu’il l’aime. « Elle procure des sensations assez particulières, confie-t-il. Il y a un peu de magie qui se crée avec cette coupe. Je ne sais pas trop comment l’expliquer… »
Dimanche, il a l’occasion de faire perdurer sa belle histoire avec cette épreuve en cas de qualification au 7e tour. Ce qui serait en soi un bel exploit pour un club comme Houilles qui évolue en Ligue (au 8e échelon national). « Avoir l’opportunité de jouer un 7e tour pour une comme nous, c’est quelque chose d’énorme. C’est un peu comme jouer un 32e de finale pour une N2. J’espère que les joueurs vont en être conscients. Certains n’auront pas une deuxième fois cette opportunité dans leur carrière », prévient-il.
Une chance à saisir, qui plus est face à un adversaire d’un niveau sensiblement identique puisque les Ovillois se déplaceront à Garges-lès-gonesse (D1), l’un des trois petits poucets franciliens. « C’est du 50-50, annonce Blankenship. C’est la rigueur et l’envie qui feront la différence. Il faudra se donner à fond. » Dans ce domaine, le technicien ovillois sait de quoi il parle, lui qui se donne à 200 % « depuis tout petit » dans tout ce qu’il entreprend. À côté du ballon rond, il exerce la profession de chauffeur de taxi depuis douze ans.
Un métier qui l’amène à côtoyer notamment « des enfants handicapés ou des adultes qui ont le cancer », et dont il prend le plus grand soin lors de chaque trajet. « Avec eux, je ne suis pas le même homme que sur un terrain. Ce sont des gens extraordinaires qui me permettent de voir la vie différemment, explique-t-il. Ça m’insupporte quand j’ai des joueurs qui râlent lorsqu’on fait un exercice qu’ils n’aiment pas. Ils devraient être heureux de pouvoir jouer au foot car il y a des enfants qui ne peuvent pas marcher. »
L’épopée avec Le Chesnay