Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Pierre Fond parle d’une situation « malsaine »
Selon le président de la Casgbs Pierre Fond, la suppression progressive de la taxe d’habitation, d’ici 2020, va créer une situation « malsaine » faisant porter le poids de l’impôt sur les propriétaires tout en « remettant en cause le système fiscal communal » .
« La disparition progressive de cette taxe (baisse d’un tiers en 2018, de 65 % en 2019 et suppression totale en 2020) est un cadeau fiscal fait aux 80 % de citoyens qui la payent. D’un autre côté, cela revient à faire reposer l’impôt local uniquement sur les propriétaires, je trouve cela malsain. Ce système ne permet plus aux communes de fonctionner et il faut revoir alors la fiscalité locale. » Il est prévu que l’etat verse aux communes le montant de taxe d’habitation qui leur revient. Mais les maires son sceptiques sur le long terme. « La pression financière sur les communes est telle que les discussions tournent toujours autour de ce sujet. La question pour chaque maire est la suivante : dois-je augmenter les impôts communaux ou non ?… » Le président de la communauté d’agglomération Saint-germain boucle de Seine parle d’une situation « plus dure et instable » pour les élus qu’auparavant. Pierre Fond est fataliste. « Je ne reproche pas au président Macron d’appliquer la suppression de la taxe d’habitation, une mesure qu’il avait annoncée au cours de sa campagne, mais je me pose des questions. »
Débat sur les valeurs locatives
Le maire de Sartrouville s’inquiète des ressources des collectivités locales. « Elles proposent un certain nombre de services publics que la population demande et qui sont utiles. Dans le même temps, leur enlever des recettes revient à leur supprimer des financements et donc la possibilité de rendre ces services… » Selon le président de la Casgbs, cette réforme va « très rapidement remettre en cause le système fiscal communal » . « Je trouve sain que les Villes votent une partie de leurs ressources. C’est une question de responsabilité vis-à-vis des citoyens. Si on dit que tout est compensé par l’etat, les communes n’ont plus de prise sur leurs recettes… » Pierre dans l’impôt local » . « Nous aurions alors trois impôts sur le revenu. On sait bien que l’impôt sur le revenu est concentré sur une certaine population. »
Un vrai « casse-tête »
Selon l’édile la situation actuelle est un « vrai cassetête » . « Cette réforme de la taxe d’habitation se combine avec une hausse de la Contribution sociale généralisée sur les retraites afin de compenser la baisse des charges. La fiscalité locale est injuste… Les gouvernements successifs ont voulu la réformer. Aujourd’hui, une personne qui habite un pavillon construit récemment paiera deux fois plus d’impôts qu’un riverain domicilié dans une maison ancienne de même surface dont la valeur locative aura été estimée précédemment. C’est totalement injuste… »