Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Prison ferme pour avoir giflé une greffière du tribunal
Un homme de 48 ans a été condamné à 1 an de prison, dont six mois avec sursis, pour avoir agressé une greffière, le 21 novembre dans l’enceinte du palais de justice.
Il estimait que l’instruction de sa plainte avec constitution de partie civile contre un établissement hospitalier des Yvelines, où il a travaillé, n’allait pas assez vite. Alors, le 21 novembre, Philippe s’est rendu à nouveau au tribunal de Versailles pour demander des explications à la justice. La greffière qui l’a reçu s’en souviendra toute sa vie.
« C’est toute l’institution judiciaire qui a été giflée »
Il est aux alentours de 11 heures quand Philippe, 48 ans, se présente au cabinet d’instruction. La police du tribunal a été alertée par un magistrat instructeur de sa venue. Réputé « difficile à gérer » , le requérant est accueilli par une greffière. Le ton monte. Le dialogue de sourds qui s’installe ne fait qu’exacerber sa frustration. Philippe gifle alors violemment la fonctionnaire avant d’être rapidement maîtrisé par les policiers qui surveillaient la rencontre.
Inconnu de la justice, l’agresseur a été présenté devant les juges dès le lendemain. Il a usé de son droit au silence après avoir, déjà, refusé de répondre aux questions qui auraient permis de mieux dessiner les contours de sa personnalité. On a juste appris qu’il souffre d’une psychose chronique évolutive depuis dix ans et qu’il a fait le choix de ne pas se soigner.
Avec une attitude confinant à l’indifférence, l’accusé n’a pas cillé lorsque le procureur a réclamé son incarcération pour 2 ans (plus douze mois de sursis). « Vous ne pourrez pas dire, cette fois, que la justice n’a pas été assez vite » , a même ironisé le ministère public. « C’est l’institution judiciaire que vous avez giflée, mais aussi une femme, justement parce qu’elle était une femme ! » ,a souligné, elle, l’avocate de la victime, trop « traumatisée » pour assister à l’audience. « Elle vient de se rendre compte que le personnel de justice exerce de plus en plus une fonction à risques. »
Face à ce double réquisitoire, la défense de Philippe a tenté de plaider l’altération de sa responsabilité. « Accessible en partie à une peine, responsable en partie de ses actes. Il n’y a pas de sanction magique mais elle doit être au moins comprise par le prévenu. »
Les juges ont estimé que la prison était la meilleure des pédagogies. Philippe a rejoint la maison d’arrêt de Bois-d’arcy pour 6 mois. À sa sortie, il restera sous la menace d’un sursis, assorti d’une mise à l’épreuve, de six mois supplémentaires.
D’ici-là, sa plainte, elle, sera peut-être enfin arrivée devant un tribunal…