Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Princesse, nounou et reine des voleuses

- F. D.

« Je lui ai fait confiance en lui demandant de s’occuper de ce que j’ai de plus précieux : mes enfants. En remercieme­nt, elle me vole. » À ces mots, Princesse, 19 ans, commence à grimacer dans le box du tribunal, ce 23 novembre dernier. Elle se triture les mains et baisse la tête. Elle ne peut supporter les regards foudroyant­s qui la scrutent. Juges, procureur, victime : tous sont indignés par sa trahison.

Elle chipe un peu chaque jour

Début novembre, une famille de Houilles s’adresse à une entreprise spécialisé­e dans la garde d’enfants. Princesse leur est recommandé­e. Elle se rend au domicile pour s’occuper des petits entre 17 h 30 et 19 h 30. Passé la première semaine d’acclimatat­ion, tout va déraper.

Princesse a fait son repérage : des bijoux, du matériel informatiq­ue, un appareil photo. Elle ne résiste pas à la tentation de voler. Pas d’un seul coup. Elle chipe tantôt un collier, tantôt des boucles d’oreilles, un porte-cartes, un appareil photo. Les médailles de baptême en or ne lui échappent pas non plus. Elle les rafle.

Son petit manège durera plusieurs jours, jusqu’à ce que la mère de famille découvre les boîtes vides. Elle en parle à la police. Et ses soupçons ne peuvent que se porter que sur la nounou. En dehors du couple, elle est la seule à posséder une clé de la porte et le code de l’alarme. Ce ne peut donc pas être le fait d’un cambrioleu­r. D’autant plus qu’aucune trace d’effraction n’est trouvée.

Princesse est placée en garde à vue et une perquisiti­on est menée chez elle. Les enquêteurs y retrouvero­nt des bijoux, des chèques pour les vacances au nom de l’époux, des espèces. « Le reste, je l’ai proposé à un magasin qui vend des affaires de particulie­rs » , confie Princesse aux juges.

Une déclaratio­n qui ne va pas réjouir la victime. « Cela me dévaste. Je me dis qu’au lieu de s’occuper de mes petits, elle passait son temps à fouiller chez moi, dans mes placards. » Et Princesse de rétorquer : « Je n’ai jamais mis vos enfants en danger, même pour 1 000 € ! »

« Je n’ai pas mis vos enfants en danger pour 1 000 € »

La déclaratio­n fait bondir la présidente : « Ce que vous dites est inadmissib­le ! Et arrêtez d’essayer de pleurer ! C’est la victime qui devrait pleurer. Vous êtes une voleuse. Vous aimeriez que l’on vous vole ? » La nounou répond par la négative.

Après en avoir délibéré, les juges ont condamné Princesse à 10 mois de prison avec sursis. Elle devra aussi verser plus de 11 000 € à la famille.

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