Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Il paraît que Jacques est lunaire à Saint-germain-en-laye

- Pratique Michel Seimando

Le photograph­e Jacques Paray présente une superbe exposition intitulée Le Monde comme il Paray, à l’espace Vera de Saint-germain-en-laye.

Jacques Paray voyage beaucoup : l’inde, l’afrique du Sud, la Turquie ou encore les États-unis mais aussi la France, les Yvelines où il travaille. Photograph­e de la ville de Saint-germain-en-laye, il paraît que Jacques aime poser un drôle de regard sur un monde pas toujours très net. « Quand je pars en voyage, je fais des photos pour mon plaisir. Ce sont des paysages, des personnage­s qui touchent mes propres émotions que je tente de restituer. Mes photos ne sont pas pragmatiqu­es. Elles ne montrent pas une situation réelle. » À la manière d’un peintre qui aurait l’oeil baladeur, celui qui a aussi la tête dans les nuages, ne revendique aucun style. « Mon style, c’est de ne pas en avoir. Je ne veux pas être prisonnier d’une influence » , sourit Jacques qui a mis dans un placard plus de 10 000 clichés depuis ses années Christo l’emballeur du pont Neuf (1995) qui créa l’emballage du Reichstag.

Récemment, il les a ressortis et triés avec Véronique Fratti, la créatrice de Mica, une associatio­n, présidée aujourd’hui par Bernard Duchêne, qui aide les seniors isolés et en difficulté à Saint-germain-en-laye. De sélection en sélection, ils sont passés de 800 à 400 puis 160 photos présentées en décembre à Saint-germain-en-laye.

Elles rassemblen­t ses émotions, ses surprises. « Ce sont des moments de hasard miraculeux comme ces deux bouts de bois encadrant un morceau de verre. On y voit comme des étoiles sur un coup de soleil, ce qui est impossible dans la réalité. »

Sur des tirages en digigraphi­e® (l’impression numérique avec encres pigmentées, NDLR), Jacques Paray exprime ses émo- tions avec toujours beaucoup de tendresse et de poésie. Quand il immortalis­e des cultures, des moments volés sur son passage, le reflex de Jacques Paray ne laisse pas insensible. « J’aime beaucoup cette petite fille habillée en or » , explique l’artiste qui a un rapport toujours fort au hasard. « On dit que je suis dans la lune. J’aime en tout cas ce qui se passe à côté du hasard. Je pense d’ailleurs qu’il n’y a pas de hasard. C’est Einstein qui disait : «Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito». »

Eh bien ! Jacques serait fataliste. Ni athée, ni vraiment religieux, Il aime l’immatériel qu’il capte au gré du vent pour s’élever là où les gens ne vont pas voir. On touche ici finalement à la définition de l’artiste.

Les 1er 2 et 3 décembre. Entrée libre de 15h à 19h à l’espace Vera : 2, rue Henri-iv à SaintGerma­in-en-laye. La vente des oeuvres sera au profit de l’associatio­n MICA.

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Jacques Paray en face de ses deux oeuvres : Une petite fille en or et ce corps nu féminin.

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