Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

L’objectif : guérir grâce au médicament

- Michel Seimando

Laurence Tiennot-herment, la présidente de l’associatio­n française contre les myopathies a perdu son fils unique, CharlesHen­ri, en 2003, victime de la myopathie de Duchenne, une maladie rare d’origine génétique qui touche le muscle. Elle se manifeste, chez les garçons (1 sur 3 500) par une faiblesse musculaire progressiv­e qui apparaît dans l’enfance. « Vous imaginez la rage au ventre quand on vous annonce que votre fils est atteint de myopathie et que vous découvrez qu’il n’y a pas de traitement. » Ils sont nombreux comme Laurence Tiennot-herment à se révolter contre ces maladies rares qu’on ne peut ni soigner ni même nommer à ce moment-là.

L’afm-téléthon est ainsi créée en 1958 par une poignée de parents révoltés contre l’impuissanc­e de la médecine et de la science.

En 1987 c’est le premier Téléthon à la télévision. Forte de la générosité des Français dont les dons atteignent en moyenne, chaque année, près de 95 M € depuis dix ans, l’associatio­n a transformé le paysage scientifiq­ue en trente ans pour lutter contre 6 000 à 8 000 maladies rares qui atteignent 3 millions de personnes dans le pays.

Généthon a réalisé des avancées majeures en identifian­t les gènes à l’origine de la maladie. À ce jour, 3 573 gènes ont été identifiés. La thérapie génique a permis, par exemple, de renforcer les défenses immunitair­es des bébés bulle.

L’AFM composée de 500 salariés donne 60 à 70 M € à la recherche et 35M € pour aider les malades. « Depuis toutes ces années d’efforts et de

lutte, nous avons permis de faire gagner aux malades

15 ans d’espérance de vie » , rappelle avec force Laurence Tiennot-herment qui ne veut pas s’arrêter là : « Beaucoup de parents d’enfants malades ou disparus trop tôt partagent cette volonté farouche afin d’atteindre l’objectif : guérir grâce au médicament. »

Elle a aussi fait bouger les pouvoirs publics avec la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participat­ion et la citoyennet­é des personnes handicapée­s.

L’AFM, c’est encore des plans nationaux contre les maladies rares en 2005-2008 et 20112014.

Aujourd’hui, un conseil scientifiq­ue composé de nombreux experts statue sur des projets selon un cahier des charges bien précis. « On en retient entre 20 et 25 % » , indique Laurence Tiennot-herment.

L’afm-téléthon finance en- core à 60 % l’institut de myologie, composé de 250 experts qui travaillen­t sur l’étude du muscle, une discipline qui n’entre pas dans la formation universita­ire des médecins. « Nous effectuons dans ce domaine plus de 30 essais cliniques par an. La médecine du muscle, c’est plus de 30 000 dossiers de patients » , rappelle encore la présidente de l’associatio­n.

Aujourd’hui, l’afm-téléthon a obtenu des résultats majeurs par la thérapie génique, qui consiste à faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus d’un individu malade. La thérapie génique vise à remplacer ou complément­er un morceau D’ADN mutant défectueux par une version variable d’un même gène fonctionne­l créant une protéine dont l’activité a un impact thérapeuti­que. La maladie de la vision (rétinothér­apie), la maladie du sang en sont les parfaits exemples.

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Laurence Tiennot-herment, la présidente de l’associatio­n française contre les myopathies.

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