Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Un nouvel acteur pour structurer l’accès aux soins
Créée en octobre 2022, la Communauté professionnelle territoriale de santé boucle de Seine, présente sur 9 communes du NordOuest des Yvelines, entend structurer le parcours santé des patients tout en coordonnant l’ensemble des professionnels de santé.
l en émerge un peu partout ces dernières années. Créée en octobre 2022, la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) boucle de Seine est un nouvel acteur du territoire.
Comme ses soeurs - il en existe 13 dans les Yvelines et plus de 750 en France - deux objectifs clairs s’en dégagent : améliorer l’accès aux soins et la qualité de vie des usagers, mais aussi améliorer la coordination des soins entre les acteurs de santé et la qualité de vie au travail des professionnels de santé.
« On veut mettre en relation tous les professionnels de santé du territoire pour identifier ce que chacun fait et ainsi pouvoir orienter au mieux les patients », explique Éric de Poncins, coordinateur de la CPTS, un des deux salariés à plein temps avec son collègue, chargé de mission, Simon Van Wassenhove.
I1000 professionnels de santé sur la boucle de Seine
La CPTS boucle de Seine est présente sur 9 communes du Nord-Ouest des Yvelines : Carrières-sur-Seine, Chatou, Croissy-sur-Seine, Houilles, Le Mesnil-le-Roi, Le Vésinet, Maisons-Laffitte, Montesson et Sartrouville. Aujourd’hui, 1000 professionnels de santé sont installés dans ce bassin de vie qui représente 200 000 habitants.
En 1 an, déjà 236 d’entre eux ont adhéré à l’association. On y retrouve des médecins généralistes, des pharmaciens, des orthophonistes, des masseurs-kinés, des infirmiers, des sages-femmes, des pédicures podologues et d’autres acteurs de la santé.
« Les problématiques sont multiples et peuvent totalement changer d’une commune à l’autre. Au Nord et au Sud de notre zone, c’est totalement différent. Par exemple, Sartrouville est plus pauvre et a des acteurs en médecine générale plus actifs qu’au Vésinet, qui est plus riche. Mais les masseurskinés sont plus actifs au Vésinet qu’à Sartrouville. Il faut regrouper les compétences. »
Ces structures sont financées par l’Assurance Maladie et l’Agence régionale de santé. « Qu’on se le dise, notre rôle n’est pas de trouver de nouveaux médecins, mais d’accompagner au mieux ceux qui arrivent. À partir du moment où tout le monde se connaît, c’est beaucoup plus simple pour le médecin et le patient. »
Les actions en 6 axes
Sept professionnels de santé composent le bureau de la CPTS, présidé par Jennifer Courtet, infirmière à Houilles. « C’est une spécificité, car les CPTS sont généralement portées par des médecins généralistes. »
Les actions sont formulées pour les 5 prochaines années à travers 6 axes. « Toutes les CPTS ont les mêmes axes de travail, en revanche, ce qui change, ce sont les projets et donc les actions mis en place pour mener à bien ces axes. Chaque territoire est différent, insiste Éric de Poncins. Nous, on a 1 hôpital sur notre territoire, là où la CPTS Grand Versailles en a 4. Ça se traduit par exemple, dans l’axe “accès au soin”, notre parti pris est d’aller vers les gens, avec la télémédecine pour les personnes qui ne peuvent pas sortir de chez elle. »
Prioriser les Affections longue durée
Autre exemple, pour l’accès aux médecins traitants, il a été décidé de ne privilégier que les personnes en Affection longue durée (ALD), qui sont obligées d’aller chez le médecin régulièrement pour faire un point. « Pour identifier ces personnes qui en ont réellement besoin, on a mis en place un partenariat avec les CCAS des villes. C’est en test. »
Pour le parcours patient, le focus se fera sur les troubles du
NeuroDéveloppement, la périnatalité et les personnes âgées. La prévention s’orientera sur le diabète et le temps d’écrans chez les enfants. La qualité et la pertinence des soins s’effectuera lors de 6 formations par an sur les problématiques remontées par les médecins adhérents. L’accompagnement des professionnels de santé se traduira à travers l’information sur le site internet et des newsletters ou encore des podcasts. Enfin, la gestion de crise sanitaire devra permettre l’identification et l’anticipation sur les risques du territoire et le besoin en matériel de santé.
Des médecins en surcharge de travail
Chaque adhérent est libre de participer au groupe de travail et à la thématique qu’il souhaite. « Quand on adhère, il y a un contrat moral. Il y a 3 groupes de travail dans l’année. Mais ce n’est pas obligatoire. Certains sont embêtés, car ils sont intéressés, mais me disent qu’ils n’ont pas assez de temps. Certains travaillent de 8 h à 22 h. Ce n’est pas grave. Inscrivez-vous au groupe de travail et vous recevrez les comptes-rendus. »
Le coordinateur CPTS boucle de Seine conclut : « C’est notre rôle de les aider à sortir la tête de l’eau et de leur montrer ce qui se fait autour d’eux. »
La CPTS boucle de Seine recrute 2 postes : une coordinatrice de parcours et une infirmière télésanté.
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