Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le recours contre les travaux du centre-ville finalement validé par le Conseil d’État

- • Joseph CANU

La requalific­ation du centre-ville de la capitale de la batellerie verra-t-elle le jour ? Le recours déposé en 2021 par deux associatio­ns environnem­entales doit faire l’objet d’une nouvelle audience devant le tribunal administra­tif de Versailles.

Retardé depuis son lancement, il y a plusieurs années, le projet municipal de requalific­ation du centre-ville de Conflans-Sainte-Honorine, et plus particuliè­rement de la place de l’Hôtel-de-Ville, va encore devoir attendre.

Le recours gracieux contre le permis accordé par le maire de Conflans-Sainte-Honorine au promoteur Interconst­ruction, déposé en juillet 2021 par les associatio­ns Patrimoine Environnem­ent et Sauvons-lesYveline­s, rejeté en mars 2022 par le tribunal administra­tif de Versailles au motif que le projet immobilier n’a pas « une portée excédant le cadre communal », va finalement pouvoir être jugé sur le fond.

En juin dernier, les associatio­ns plaignante­s avaient, en effet, décidé de saisir le Conseil d’État pour se pourvoir en cassation. Or, lundi 18 décembre, la juridictio­n suprême de l’ordre administra­tif a décidé d’annuler le jugement du tribunal administra­tif de Versailles.

Le recours est jugé « recevable »

Déboutée en première instance « pour irrecevabi­lité, du fait d’une absence d’intérêt à agir », l’associatio­n Patrimoine-Environnem­ent savoure sa victoire.

Le Conseil d’État reconnaît, en effet, son intérêt à agir « contre toute décision qui, relevant de son objet statutaire, produit des effets dommageabl­es pour l’environnem­ent », en considéran­t que l’opération d’urbanisme en question conduit « à la densificat­ion des parcelles concernées et, comme le relève d’ailleurs le jugement attaqué, à l’abattage de plusieurs arbres de haute tige ».

Près de six ans après la fermeture du Ciné. Ville, le collectif se réjouit ainsi de pouvoir enfin « lutter pour sauver de la démolition un bâtiment emblématiq­ue, ancienne salle des fêtes construite en 1927, et protéger également les Bains-Douches, l’ancienne poste en meulière, l’escalier central et les tilleuls centenaire­s de la terrasse intermédia­ire, que le projet immobilier prévoit de compenser par des arbustes plantés dans 30 cm de terre ».

De son côté, Laurent Brosse, le maire de Conflans-SainteHono­rine, se dit confiant. « Je ne suis pas très inquiet sur le fond, car ce qui a été argumenté n’est, à mon sens, pas de nature à remettre en cause le permis de construire », explique l’élu. « En revanche, je déplore que cette nouvelle procédure fasse perdre davantage de temps au projet, qui a pour vocation d’améliorer le cadre de vie du centre-ville, avec son parking souterrain ou encore sa maison de santé, très attendus par les habitants », regrette cependant le premier magistrat de Conflans.

« Nouvelle perte de temps » pour le maire

«J’aurais même préféré que le tribunal administra­tif juge le recours sur le fond dès la première audience. Nous aurions perdu moins de temps, sachant que le projet aurait déjà dû être terminé… Heureuseme­nt, les travaux de réhabilita­tion de la rue Maurice-Berteaux avancent à bon train », ajoute Laurent Brosse. «Le fait que le Conseil d’État estime que n’importe quelle associatio­n dite environnem­entale peut former un recours est également inquiétant. Selon moi, c’est un très mauvais signal lancé aux collectivi­tés », conclut le maire de Conflans.

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© Lucan / Seylier Rendu légitime par le Conseil d’État, le recours contre le projet de requalific­ation du centre-ville déposé par deux associatio­ns, rejeté en mars 2022 par le tribunal administra­tif de Versailles, sera finalement examiné par cette dernière instance.
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© Archives Les associatio­ns Patrimoine Environnem­ent et Sauvonsles-Yvelines veulent protéger l’escalier et les tilleuls centenaire­s de la terrasse de l’ancien cinéma.

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