Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Geneviève Brousset nous a quittés
On l’appelait Tatie ! Geneviève Brousset, née Duchesne, nous a quittés à l’âge de 97 ans. Cette grande résistante fut l’adjointe au maire Jacques Masdeu-Arus, en charge du logement dans les années 1983.
En 2021, sa petite-fille Sophie Clavières signait un livre de témoignages Meurs où tu dois, sur sa grand-mère et ses actions durant la Seconde Guerre mondiale (à retrouver sur notre site 78 actu).
Elle fonde les ambulances Saint-Anne
On y apprend notamment la mort de Michel, son frère, au camp de concentration de Neuengamme (Allemagne).
Geneviève Brousset fit preuve d’une grande résilience face aux épreuves terribles de la guerre avec une énergie, une gaieté et une volonté hors normes. Il mettait sa force et sa générosité au service, entre autres, des plus fragiles.
Elle prit ainsi la direction des fameuses ambulances SainteAnne, qu’elle fonda, rue Gambetta à Poissy.
Engagement dans la vie locale
Elle a eu, par ailleurs, un engagement actif dans la vie locale (vie paroissiale, rénovation des quartiers, logement, cimetière…) et donna 25 ans de sa vie au service de la mairie comme élue. Poissy, ce fut plus de 70 années de sa vie.
Geneviève Brousset résonne encore dans Poissy puisque c’est le nom d’une résidence pour étudiants dans le nouveau quartier Rouget-de-Lisle, rue de la Faisanderie depuis en 2022.
Les élus du conseil municipal juniors (CMJ) l’avaient rencontrée et interrogée.
La résistante était revenue sur son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés de sa mère et de son frère. Sa mère avait construit le réseau Valmy. Et son frère, qu’elle adorait par-dessus tout, était un pilote qui assurait les liaisons entre la France occupée et l’Algérie où il rencontrait le général de Gaulle.
Geneviève, à l’âge de 14 ans, s’occupait des liaisons : elle portait les messages et les ordres et parfois même les armes. À 15 ans, elle apprenait à conduire et circulait avec parfois des mitraillettes à l’arrière de la banquette.
Elle présenta aux jeunes élus du CMJ ses anciens faux papiers ainsi qu’un poste de radio qu’elle avait dissimulé derrière un cadre photo. Elle leur montra à cette occasion le diplôme de Croix d’honneur du mérite franco-britannique remis à sa mère pour sa bravoure.
Sa disparition plonge Poissy dans la plus grande des tristesses. L’ancien maire, aujourd’hui député de la 12e circonscription, Karl Olive réagit :
« J’apprends avec une infinie tristesse le décès de Geneviève Brousset, infatigable grande dame de la Ville de Poissy. C’est un pan de l’histoire de la résistance pisciacaise qui rejoint les héros de France. La famille Brousset est une institution pour notre ville. Et Tatie Brousset. Sa figure tutélaire. Une combattante, une amoureuse de la République et de ses valeurs, une générosité et un don de soi en bandoulières, de génération en génération. »
Karl Olive ajoute : « Geneviève continuait et il y a quelques mois encore son devoir de mémoire et de transmission dans les écoles de Poissy ». Avant de conclure :
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
❝ « J’apprends avec une infinie tristesse le décès de cette infatigable grande dame de la Ville de Poissy. » KARL OLIVE