Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Blâmé pour son comporteme­nt, l’ex-colonel de gendarmeri­e des Yvelines débouté par la justice

Le Conseil d’Etat a débouté un ex-colonel de gendarmeri­e des Yvelines qui contestait le blâme du ministre des Armées pour son comporteme­nt contraire aux règles militaires.

- • Michel SEIMANDO avec GF (PressPeppe­r)

Le Conseil d’Etat a débouté un ancien colonel de gendarmeri­e de l’état-major de la base aérienne de Vélizy-Villacoubl­ay qui contestait le « blâme du ministre » pour avoir « tenu des propos racistes » devant d’autres hauts gradés, a-t-on appris dans un arrêt en date du 19 janvier 2024.

Le 20 mars 2023, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait sanctionné d’un blâme cet ancien colonel qui s’était également vu reprocher d’avoir « participé pendant le confinemen­t (...) à un déjeuner avec des membres du forum «Recolonisa­tion France» , un mouvement d’ultradroit­e démantelé.

Ce haut gradé de la Gendarmeri­e de l’Air aurait enfin «critiqué la politique vaccinale du

Gouverneme­nt» , selon le ministère des Armées.

Un déjeuner avec Recolonisa­tion France

Le gendarme avait saisi le

Conseil d’Etat au motif que le blâme était disproport­ionné et contestait les critiques sur la politique vaccinale de l’Etat.

Les juges - qui ne se sont pas prononcés sur la réalité des »propos racistes« et de son déjeuner avec «Recolonisa­tion France» - ont rejeté la requête du colonel de gendarmeri­e, arguant que les critiques envers le Gouverneme­nt étaient constituée­s.

Il avait critiqué la politique vaccinale du Gouverneme­nt

Dans ses écrits, le militaire avait pourtant soutenu qu’il «n’avait pas émis de critique ferme à l’égard de l’action du Gouverneme­nt quant à la politique vaccinale».

«Cependant, il ressort (...) du rapport d’enquête administra­tive que le gendarme avait fait part au sein de l’état-major de la gendarmeri­e de l’air de VélizyVill­acoublay de ses opinions très critiques », a retenu pour sa part le Conseil d’Etat.

Des témoignage­s « circonstan­ciés et concordant­s »

Dans son arrêt, la plus haute juridictio­n administra­tive française souligne qu’«aucun élément» du dossier ne permettait de dire que cette enquête administra­tive avait été «menée à charge» au vu des témoignage­s «circonstan­ciés et concordant­s» dont elle faisait état, soulignait la juridictio­n.

« La décision (...) ne qualifie pas les faits sanctionné­s de manquement­s à l’honneur, à la probité ou aux bonnes moeurs », a fait remarquer au demeurant la haute juridictio­n française.

Le militaire « ne peut donc (...) soutenir que l’autorité disciplina­ire (...) les aurait inexacteme­nt qualifiés comme tels ».

Pas une sanction disproport­ionnée

« Alors même que sa manière de servir aurait donné satisfacti­on », le Conseil d’Etat ne trouve pas au final que ce « blâme du ministre » soit une « sanction disproport­ionnée », comme le soutenait pourtant le colonel de gendarmeri­e.

Ce dernier, qui a été muté en janvier 2022 sur un poste de « chargé de mission » à la région de gendarmeri­e d’Île-de-France et qui réclamait 5.000 € à l’Etat pour ses frais de justice, a donc aussi été débouté sur ce point.

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François Desserre Le Conseil d’Etat a débouté un ancien colonel de gendarmeri­e des Yvelines qui contestait le blâme du ministre Lecornu.

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