Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les enseignants du collège Jean-Jaurès en grève et inquiets pour la prochaine rentrée scolaire
Comme une majorité d’enseignants dans les Yvelines, les enseignants du collège Jean-Jaurès étaient en grève contre les réformes du gouvernement, mais aussi contre la nouvelle dotation horaire globale pour la rentrée 2024.
Ils étaient environ 50 % de professeurs grévistes dans les Yvelines, jeudi 1er février. Les revendications sont multiples : revaloriser les salaires, rendre le métier plus attractif, avoir de meilleures conditions de travail, supprimer la réforme des chocs des savoirs… Parmi eux, les enseignants grévistes, ceux du collège Jean-Jaurès.
« Nous, personnels du collège Jean-Jaurès de Poissy avec le SNFOLC (Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges, N.D.L.R.) sommes en grève ce jeudi 1er février. Nous partageons les revendications concernant l’augmentation des salaires, les créations de postes, l’opposition à l’acte 2 de l’école inclusive et refusons de mettre en place les mesures du choc des savoirs », informent les enseignants.
Cet « acte 2 de l’école inclusive » comprend, un service public de repérage, évaluation et intervention précoce du handicap sans passage préalable obligatoire par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). En d’autres termes les maternelles et crèches pourront collaborer avec les centres médico-sociaux en s’exonérant du long processus de reconnaissance du handicap par la MDPH. Une charge de travail supplémentaire pour les enseignants de Jean-Jaurès, même si cela ne les concerne pas directement. Concernant « les mesures du choc des savoirs», proposé par Gabriel Attal lorsqu’il était encore ministre de l’Éducation nationale, cette mesure prévoit des «groupes de niveaux», ce qui provoquerait «un tri social dès le plus jeune âge » selon le syndicat SNES-FSU.
Une manifestation contre les nouvelles Dotation Globale Horaire
Les enseignants de JeanJaurès manifestent aussi après avoir pris connaissance de la Dotation Globale Horaire (DGH) pour la rentrée de 2024.
Ce qui entraîne plusieurs fins de non-recevoir pour les professeurs, comme : « la fin du groupe classe en 6e et 5e qui déstructure l’enseignement et induit une perte de repères pour les élèves; la confirmation de la suppression de la technologie en 6e ; la suppression de nombreux dédoublements ou dispositifs d’accompagnement personnalisé; la dégradation des conditions de travail et des emplois du temps pour tous, en raison des alignements imposés en français et en mathématiques ; l’impossibilité pour les professeurs de français et de mathématiques d’être professeur principal en 6e ou 5e dans des conditions convenables étant donné qu’ils n’auront pas la classe dans son intégralité ».
« Dans notre collège, le “choc des savoirs”et la mise en place des groupes de niveau s’associent au manque de moyens horaires. 969 heures de dotation pour la rentrée 2024, 24 heures de “plus” qu’à la rentrée 2023 pour 23 élèves de plus au minimum. Pas même de quoi financer l’ouverture d’une classe supplémentaire », s’indignent les professeurs.
L’année dernière, deux classes avaient été supprimées, en conséquence des 71 heures en moins dans la DGH. L’éducation nationale avait justifié cette mesure par une baisse démographique. Cette dernière serait « inexistante » pour les professeurs grévistes.
Nous faisons un constat d’échec évident cette année
« Les classes à 29-30 élèves que nous condamnons depuis l’année dernière devraient donc être reconduites, alors que nous faisons un constat d’échec évident cette année », constatent et s’alarment les enseignants.
❝ « Aucune classe ne fonctionne, les problèmes s’accumulent d’une manière inédite, il devient très difficile d’enseigner dans le cadre des progressions propres à chaque enseignant et des programmes nationaux. » LES ENSEIGNANTS GRÉVISTES
« Nous avons besoin de 87 heures de postes afin de créer les classes nécessaires et accueillir les élèves dans des conditions satisfaisantes », estiment les professeurs. Ils demandent aussi trois postes d’AED et quatre postes d’AESH en plus, et la fin de la mesure « le choc des savoirs », ainsi qu’une augmentation salariale.