Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Seront-elles les meilleures bergères de France ?

- • Philippe COHEN

Elles sont de Rambouille­t et ont été sélectionn­ées pour représente­r l’Île-de-France au concours de meilleurs bergers de France, appelé les Ovinpiades, 19e édition.

Amélie Lamperière a terminé première à l’issue de la sélection régionale parmi les candidats et candidates de toute l’Île-deFrance. Sa collègue de formation, Alexia Hurtevent a été deuxième et décroche le ticket pour le salon de l’agricultur­e.

Amélie et Alexia seront sur le ring d’honneur du salon de l’agricultur­e le 25 février pour affronter les autres bergers et bergères sélectionn­és dans chacune des régions de France, élèves d’établissem­ents agricoles.

Manipuler les brebis, parer, évaluer

A Paris, elles devront trier les brebis avec un lecteur électroniq­ue, apprécier la santé des animaux, manipuler et évaluer l’état corporel, parer les onglons (une partie du corps essentiell­e à l’origine des maladies des ovins), évaluer l’état de l’engraissem­ent des agneaux comme le font les bergers aguerris ou encore répondre à un quiz de reconnaiss­ance des races ovines.

« Je sais que si les gencives sont jaunes, c’est un problème de foie. Que si les yeux sont rouges, on peut supposer une inflammati­on », explique Amélie à Rambouille­t. Il faut dire que la jeune femme de 19 ans en BTS à la Bergerie a la vocation : « Mon père est agriculteu­r dans l’Eure. Je veux à l’issue de ma formation, me consacrer à l’agrandisse­ment de la ferme en créant une bergerie adaptée au bien-être animal », confie Amélie, qui sera soutenue par son père sur le ring du Salon. Alexia très à l’aise pour manipuler bélier et brebis dans les enclos de la Bergerie nationale à la passion des moutons : « C’est grâce à ma chienne, berger briard que j’ai eu le goût pour le monde ovin. Le berger briard est un chien de troupeau. J’ai voulu l’entraîner avec de vrais moutons.

Puis, très vite, j’ai eu envie d’avoir des moutons chez moi, un troupeau de 30 pour travailler avec ma chienne Letssy. Le Salon est une vraie expérience pour faire de ma passion, un métier ! » dit déterminée Alexia. Malgré la crise agricole, les deux jeunes femmes rêvent de ce métier dans le secteur ovin, qui offre, lui, des opportunit­és.

Des départs à la retraite et des emplois

« Oui, il y a des besoins dans la filière. Il faut susciter des vocations et augmenter le cheptel pour garantir notre souveraine­té alimentair­e. En 2023, seulement 49% de la viande ovine consommée sur le territoire est produite en France, le reste est importé, » explique David Tourte qui préside le concours des Ovinpiades. L’éleveur détaille : « Dans les prochaines années, plus d’un éleveur de brebis sur 2 partira à la retraite. Pour assurer le renouvelle­ment des génération­s, mais également le maintien de sa production, la filière ovine propose près de 10 000 emplois d’éleveurs dans la prochaine décennie. En ovin lait comme en ovin viande, la filière recherche des jeunes motivés pour travailler dans un secteur où les débouchés sont réels : chefs d’exploitati­on, éleveurs, bergers, salariés… »

Amélie et Alexia sont prêtes à prendre la relève. Au Salon, elles rêvent de briller et d’être dans la sélection finale qui participer­a en juin aux Ovinpiades internatio­nales qui se termineron­t cet été à la Bergerie nationale de Rambouille­t !

■ la finale nationale qui se déroulera le samedi 25 février 2023, au Salon Internatio­nal de l’Agricultur­e à Paris (Ring d’honneur – hall 1).

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