Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Maison de santé en juin : « une bouffée d’air, mais ce n’est pas encore suffisant »

Deux nouveaux généralist­es sont attendus dans la maison médicale qui ouvrira à Conflans fin mai. « Une bouffée d’air, mais ce n’est pas encore suffisant », estime le Dr Duriez.

- • Joseph CANU

C’est l’une des bonnes nouvelles de ce début d’année 2024 à Conflans-Sainte-Honorine. Une maison médicale va ouvrir ses portes à la fin du mois de mai au 10, rue des Cayennes, dans la zone d’activités des Boutries, près du centre commercial E. Leclerc.

Deux nouveaux médecins généralist­es

Six médecins généralist­es y exerceront : les quatre praticiens du cabinet médical du Confluent y seront transférés. Ils seront rejoints par deux nouveaux médecins généralist­es fraîchemen­t diplômés. « En tant que Maître de stage universita­ire (Msu), nous les avions accueillis lorsqu’ils étaient encore étudiants en médecine. Leur permettre d’exercer librement en leur facilitant la pratique, notamment pour toute la partie administra­tive, nous a permis de les convaincre de venir s’installer à Conflans, une commune dynamique et attrayante », confie le docteur Nicolas Duriez, président de la communauté profession­nelle territoria­le de santé du Confluent (Cpts), à l’initiative du projet. « La forte implicatio­n de la Ville a également été un argument supplément­aire. Je remercie d’ailleurs Joëlle Devos, adjointe au maire déléguée à la Santé, et Caroline Tosi, chargée de mission Santé publique, pour leur aide précieuse », insiste le généralist­e âgé de 44 ans.

« Plusieurs profession­nels du secteur paramédica­l arriveront dès la mi-mars : des kinésithér­apeutes, un ergothérap­eute, un endocrinol­ogue et deux infirmière­s », souligne le praticien conflanais.

La structure privée sera subvention­née par l’Agence régionale de santé (Ars) Île-deFrance moyennant le respect d’un cahier des charges prévoyant une participat­ion au système de permanence des soins, une certaine latitude horaire, ou encore des loyers bloqués. « Nous allons aussi peut-être recevoir un financemen­t de la Région Île-de-France », glisse le docteur Nicolas Duriez.

L’ouverture de cette maison médicale va donc offrir « une bouffée d’air » dans le désert médical du Confluent, « mais ce n’est pas suffisant pour autant, sachant que nous avons plus de 7 000 patients sans médecin traitant sur notre territoire », estime le praticien qui préside la communauté profession­nelle territoria­le de santé du Confluent (Cpts) depuis 2019.

« Le plan parfait serait d’avoir réfléchi au manque de densité médicale depuis longtemps. Un problème lié au numerus clausus que nous pointions déjà du doigt en 2003, avec des grèves du corps médical, mais nous n’avons pas été écoutés à cette époque. Par conséquent, nous sommes obligés de trouver des solutions transitoir­es, regrette Nicolas Duriez. Face à l’hémorragie médicale en cours, on met des pansements, mais pas de suture », conclut le médecin conflanais.

❝ « Face à l’hémorragie médicale, on met des pansements, mais pas de suture » DR NICOLAS DURIEZ, PRÉSIDENT DU CPTS

Plus de 7 000 patients sans médecin traitant

L’idée de créer le Cpts va ainsi dans ce sens. « Cela nous permet de mieux anticiper les départs et les absences, ou encore d’identifier les patients sans médecin traitant présentant des critères d’urgence. Et nous pouvons également bénéficier des services d’un coordinate­ur, sachant que nous, médecins, sommes généraleme­nt isolés les uns des autres. »

Newspapers in French

Newspapers from France