Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Manifestat­ion : les soutiens se multiplien­t et l’espoir d’un revirement de situation grandit

Les opposants au projet dit du Pont d’Achères organisent une nouvelle manifestat­ion, dimanche 3 mars, de 11 h à 13 h, à Carrières-sous-Poissy. De nombreux élus des Yvelines et du Val-d’Oise seront présents, un motif d’espoir pour les opposants.

- • Maxime PIMONT

Ils ne veulent céder pour rien au monde. Surtout au moment où, les soutiens commencent à grossir.

Dimanche 3 mars, de 10 h à 13 h, les associatio­ns opposées au projet du Pont d’Achères organisent une nouvelle manifestat­ion à Carrières-sous-Poissy, au départ de l’île de la Dérivation.

«Il y a 4 mois, on était près de 700 personnes pour notre marche d’Andrésy à Carrières-sous-Poissy. J’espère qu’on sera au moins autant », commente Denis Millet, président de l’associatio­n Non au Pont d’Achères.

Des élus s’impliquent dans le mouvement de contestati­on

Ces derniers mois, plusieurs soutiens ont rejoint le mouvement de contestati­on. Des nouveaux citoyens inquiets, des associatio­ns ou collectifs, mais aussi et surtout des élus des Yvelines et du Val-d’Oise. « Avec l’enquête publique sur le Sdrif-E (voir pages 4 et 5), les luttes locales comme la nôtre, celle de la ligne 18 (page 5) ou du Bip (boulevard intercommu­nal du Parisis) dans le Val-d’Oise se rassemblen­t, explique Denis Millet. L’associatio­n Les Naturalist­es des Terres [et XR] a décidé d’organiser sur tous les week-ends de l’enquête des marches et ils ont demandé à chaque lutte locale de participer. Pour nous, ce sera le 3 mars. Ça donne plus de visibilité d’être ensemble. »

Du côté du départemen­t voisin, Jean-Paul Jeandon, maire de Cergy-Pontoise et président de l’agglomérat­ion (CACP), n’est officielle­ment pas opposé au projet sur le fond.

Cependant, il a publiqueme­nt demandé à ce qu’il soit intégré à une nouvelle étude d’impact puisque les villes de l’agglomérat­ion cergyponta­ine seront impactées. Une motion devrait d’ailleurs être votée au prochain conseil communauta­ire pour en faire la demande.

« Je sors d’une réunion avec Jean-Paul Jeandon et Thibault Humbert, le maire d’Éragny qui sont contre le projet, appuie Denis Millet. À notre marche, il y aura Hervé Florczak, le maire de JouyLe-Moutier, Lionel Wastl, le maire d’Andrésy et leurs conseiller­s municipaux, le député du Val-d’Oise Aurélien Taché, la sénatrice Ghislaine Senée, Mickaël Littière élu d’opposition de Conflans et peut-être Fabien Aufrechter, le maire de Verneuil, en attendant d’autres. »

Un espoir

Pour Denis Millet, opposant de la première heure, c’est un renfort important et une satisfacti­on. « Ça maintient plus que l’espoir. On remarque que ce que l’on dit depuis des années sur ce projet de deux fois deux voies qui relient l’A15 à l’A13 est enfin entendu alors que le départemen­t des Yvelines dit le contraire. »

Pour rappel, le projet dit du Pont d’Achères — nom que réfute l’associatio­n, car elle ne désigne « que les 700 m du pont alors que le projet fait 7 km » — prévoit la création d’une liaison entre la RD30 à Achères et la RD190 à Triel-sur-Seine, en 2x2 voies. Plus de 40 000 véhicules supplément­aires sur cette partie du territoire sont prévus.

Un deuxième recours déposé début mars

Côté juridique, un référé suspension a été déposé par les associatio­ns en novembre 2023. La justice les a déboutées, lundi 4 décembre 2023. Néanmoins, le recours contentieu­x est toujours en attente de jugement.

Denis Millet donne une autre informatio­n. Avec l’avocat de l’associatio­n, ils préparent un deuxième recours d’ici début mars. « On va attaquer la nouvelle déclaratio­n de projet du Départemen­t, explique le président de l’associatio­n.

La première était arrivée à échéance et ils en ont refait une, mais pour ce faire, ça doit être sur la base d’une enquête publique, ce qui n’a pas été fait. Ils ont une enquête environnem­entale, mais pas publique. »

Les opposants espèrent avoir de plus en plus de poids afin d’être entendus. «Avec cette manifestat­ion, on va pouvoir revenir voir le départemen­t et montrer l’ampleur de la mobilisati­on. C’est une sorte de rapport de force. » Par ailleurs, la pétition recueille à ce jour près de 15 500 signatures.

Contacté, le départemen­t des Yvelines ne souhaite pas s’exprimer, « en amont d’une manifestat­ion » et estime qu’il n’a

« pas de nouveaux éléments à communique­r sur le projet ».

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