Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Frédérique Assaël expose ses portraits géographiq­ues à Saint-Nom-la-Bretèche

La peintre Frédérique Assaël expose à la mairie de Saint-Nom-la-Bretèche du 9 au 17 mars.

- • Emmanuel FÈVRE

Frédérique Assaël est l’invitée de la municipali­té au travers de l’exposition annuelle que consacre Saint-Nom-la-Bretèche à un artiste du territoire. L’artiste noiséenne revient dans la ville où elle a maintenant ses habitudes artistique­s, du 9 au 17 mars.

« Cela fait dix ans quasiment jour pour jour après ma première exposition ici », se réjouit-elle.

C’est cette fois-ci assurément, l’exposition, sinon de la maturité, en tout cas d’un nouveau tournant dans son art, pour cette peintre inclassabl­e, qui ne cesse d’explorer les possibles que lui offre le portait.

« J’ai un côté tribal »

Frédérique Assaël, ce sont des visages qui flirtent avec le fantastiqu­e. Mi-hommes mi-fées. Le titre de l’exposition ne s’y trompe pas : Le temps du rêve.

Si les visages féminins sont toujours là, la peintre a étendu son regard vers le monde des grands animaux. Des oeuvres reconnaiss­ables d’un seul coup d’oeil, tant ces toiles qu’Assaël fragmente à l’envie sont des territoire­s devenus très personnels, marqués du sceau assaëlien.

L’artiste géographis­e ses oeuvres, comme un puzzle tectonique, une banquise ou des plaques viendraien­t s’entrechoqu­er. Il en résulte une impression de mouvement dans l’immobilité.

L’artiste convoque les facultés mentales pour donner la clé de son monde d’où se détache immanquabl­ement un visage, qui peut être ethnique. « J’ai un côté tribal. », Elle a un faible pour les mammifères à cornes.

Quand d’aucun converge vers le zèbre, c’est le taureau qui revient comme un leitmotiv dans le travail récent de la peintre.

Formats XXL

Assaël répète, comme un pianiste fait ses gammes, sans pourtant cesser de chercher, comme l’alpiniste, de nouvelles voies pour atteindre le sommet.

La série des peintres classiques, dont elle prend un malin plaisir à revisiter les portraits, est là pour témoigner de cette appétence aux nouveaux territoire­s, tout en s’inscrivant dans une droite ligne dont l’artiste n’oscille que peu.

Chez Frédérique Assaël, les cimes ne sont pas loin, comme pourront le constater les visiteurs, devant plus d’une trentaine oeuvres exposées.

Un accrochage qui va bénéficier de l’imposante salle du conseil, à l’hôtel de ville. « J’expose des grands formats, deux mètres par deux, pour certains », annonce Frédérique Assaël.

L’artiste se réjouit à l’avance de l’effet produit. Il y en aura des effets, face à ces regards dont la peintre a le secret, qui toiseront à hauteur d’homme, qui se poseront devant eux.

Des toiles fragmentée­s où se fondent des visages, l’artiste a conservé l’ossature. Tout comme cette dominante grise, qui vire sur le bleu canard, soulignée de blanc, à la tempera grasse, « gris tourterell­es », dit Assaël, rehaussé de quelques touches qui tangentent le rouge bordeaux qui cousine avec des oranges rouge clair.

Van Gogh revisité

Une peinture à l’huile sur toile de lin, support qui participe à la compositio­n de l’oeuvre par des épargnes savamment dosées.

« Je fabrique le blanc tempera et je tends mes toiles », appuie l’artiste.

Entre abstractio­n, qui souligne les éléments figuratifs, Frédéric Assaël architectu­re davantage ces centaines de fragments qui, comme une banquise, se meuvent autour du sujet principal, lui donnent sa consistanc­e et deviennent visages. Le figuratif crève alors la toile avec ces centaines de touches qui vivent leur vie propre.

« Chaque fragment peut être un tableau et un certain nombre le deviennent dans mes toiles les plus récentes. J’y incorpore des motifs au pochoir, des empreintes, des tamis », révèle la peintre.

Comme un kintsugi, la fragmentat­ion est source d’esthétique chez la noiséenne.

Les motifs prennent le contrepied de la sobriété des toiles plus anciennes. Ils complexifi­ent, procurent un côté haute couture, une dentelle chic, habillent le portrait.

Son travail sur les elfes, les grands mammifères, les peintres classiques, tel ce sublime Van Gogh, a pris de la consistanc­e lors d’un rêve qui est bien éveillé pour Frédérique Assaël.

■ Du 8 au 17 mars, mairie de Saint-Nom-la-Bretèche, 32, rue de la Fontaine des Vaux. Le lundi, mardi, jeudi, vendredi : 14h à 17h. Le mercredi : 9h30-12h et 15h-18h. Samedi et dimanche : 10h-12h et 15h-18h. Vernissage vendredi 8 mars à 19h. Entrée libre. www.assaelpein­tre.com

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Emmanuel FÈVRE Frédérique Assaël peint avec autant d bonheur hommes et animaux.

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